Le FN a-t-il gagné ou perdu les élections départementales?
30 mars 2015
Le bilan des élections départementales est en demi-teinte pour le FN: électoralement positif mais décevant pour lui en ce qui concerne le nombre d'élus.
Les plus:
- confirmation d'une tripolarisation entre un bloc de gauche dominé par le PS, un bloc de droite dominé par l'UMP – tous les deux autour de 30% des suffrages exprimés – et le FN seul à 25%.
- confirmation de son socle électoral autour de 5 millions de voix:
-> 5,1 millions d'électeurs aux départementales de 2015
-> 4,7 millions d'électeurs aux européennes de 2014
-> 6,4 millions d'électeurs à la présidentielle de 2012
- progression aux élections départementales (ex-cantonales) en suffrages exprimés:
-> 25,24% en 2015 au premier tour contre
-> 15,06% en 2011 (moitié des cantons)
-> 4,85% en 2008 (autre moitié des cantons)
- progression aux élections départementales (ex-cantonales) en élus:
-> 62 en 2015 (dont 8 au premier tour)
-> 2 en 2011 (moitié des cantons)
-> 0 en 2008 (autre moitié des cantons)
- confirmation de son maillage territorial:
-> présence dans 93% des cantons en 2015
-> présence dans 71% des cantons en 2011 (moitié des cantons)
-> présence dans 51% des cantons en 2008 (autre moitié des cantons)
- confirmation de son ancrage dans ses bastions (Sud-Est, Nord-Est), en s'appuyant désormais sur des élus locaux en voie de notabilisation.
- confirmation de sa progression dans ses terres de mission (Centre, Ouest), au point dorénavant d'être en mesure de se qualifier au second tour dans un grand nombre de territoires.
Les moins:
- élection de seulement 62 conseillers départementaux sur 4.108 (1,5% des élus).
- isolement fatal dans un scrutin majoritaire (uninominal ou binominal) à deux tours: on ne peut pas à la fois dénoncer l'"UMPS" et attendre l'appoint en duel de second tour avec la droite ou avec la gauche d'électeurs PS ou d'électeurs UMP.
- manque de crédibilité et extrémisme d'une partie de ses candidats, cadres et militants restés sur la ligne historique du FN.
Lire aussi: carte interactive de Gauthier Vaillant, Départementales 2015: scores du FN au second tour par canton
1 commentaire
Bonjour,
Parmi les "moins", on peut tout de même ajouter la conquête de 0 département (critère objectif de défaite pour des élections départementales) malgré les ambitions affichées depuis des mois et les espoirs à l'issue du 1er tour dans l'Aisne et le Vaucluse.
De mon côté je retiens surtout deux données qui résument de manière assez significative la force et la faiblesse actuelle du vote frontiste :
- Un gros PLUS à l'issue du 1er tour : présence au second tour dans près de 1 100 cantons (plus de la moitié) dont près de 75% en duel. Du jamais vu.
- Un gros MOINS à l'issue du 2nd tour : 31 cantons remportés seulement. Donc 97 % des binômes FN ou RBM qualifiés pour le second tour ont été battus ! Ce qui représente plus de 1000 défaites dans tous les configurations : duel face à la gauche, duel face à la droite républicaine, triangulaire.
Du jamais vu à cette échelle dans l'histoire électorale française.
En tout état de cause, on est loin du "premier parti de France".
Les commentaires sont fermés.