Les Amis de Nicolas Sarkozy attendent son retour
02 septembre 2013
L’association dirigée par Brice Hortefeux organisait hier sa rentrée politique, entretenant la « sarko-nostalgie » de nombreux militants
Arcachon, de notre envoyé spécial
C’est en l’absence du principal intéressé que l’Association des Amis de Nicolas Sarkozy a effectué, hier, sa rentrée politique. Quoi qu'il en soit, son président, Brice Hortefeux, a qualifié en aparté de « signal extrêmement positif » la mobilisation. « Nous ne sommes ni un courant, ni un parti, ni une nostalgie », a-t-il lancé à la tribune en plaçant l’association « au-dessus » des partis politiques et des ambitions personnelles. De fait, étaient présents à la fois des ténors de l’UMP, copéistes ou fillonistes, et des dirigeants d’autres partis de droite comme les anciens ministres Maurice Leroy (porte-parole de l’Union des démocrates et indépendants) et Christine Boutin (fondatrice du Parti chrétien-démocrate).
Sans surprise la question du « droit d’inventaire » a été abordée par la plupart des orateurs. « La confiance en Nicolas Sarkozy ne se divise pas », a martelé Brice Hortefeux en soulignant qu’il s’agit d’une « confiance pour le passé, le présent mais aussi l’avenir ». Bref, l’Association des Amis de Nicolas Sarkozy ne se veut pas qu’une amicale d’anciens. « Vivement demain qu’il revienne », s’enthousiasme Nadine Morano.
« Ce droit d’inventaire, c’est soit de l’auto-flagellation soit de l’auto-satisfaction », a averti Christian Estrosi, secrétaire général de l’association. Au passage, ce filloniste n’a pas manqué d’égratigner Jean-François Copé, qui a finalement accepté en tant que président de l’UMP d’organiser un « débat » sur le bilan du quinquennat. « Le débat et légitime, le reniement est abject, a précisé Christian Estrosi. Pourquoi faudrait-il tenir conférence, colloque ou séminaire dans la seule intention de nous punir ? »
Tant pis si, paradoxalement, ce sont surtout des fillonistes qui ont réclamé ledit inventaire. La situation des partisans de François Fillon membres de l’Association peut il est vrai sembler paradoxale, puisque l’ancien premier ministre a affirmé qu’il serait candidat « quoi qu’il arrive » à la primaire de 2016, c’est-à-dire y compris contre Nicolas Sarkozy en cas de retour de celui-ci. Une contradiction pour l’heure évacuée par Christian Estrosi : « Je refuse la logique de bande, je refuse que l’on me somme de choisir maintenant, tout de suite, pour l’un contre l’autre ou avec les uns sans les autres ».
L'exercice était plus facile pour Jean-François Copé, qui a réaffirmé son « amitié », sa « fidélité » et son « admiration » pour Nicolas Sarkozy. « Je n’ai pas aimé que certains parlent d’inventaire ou, pire, de réformettes », a attaqué le président de l’UMP en visant l’ex-filloniste Laurent Wauquiez, cette année absent du rendez-vous estival. L’occasion également pour Jean-François Copé d’annoncer une bonne nouvelle : la collecte a rapporté à l’UMP 10,9 millions d’euros, pratiquement les 11 millions correspondant au manque à gagner dû au rejet des comptes de campagnes de Nicolas Sarkozy.
« C’est Nicolas Sarkozy qui m’a donné envie de militer, je suis sûr qu’il va sortir de son silence et qu’il va revenir pour 2017 », lance Daniel. Comme nombre de militants présents sur place, il aimerait bien « savoir ce que Nicolas Sarkozy pense sur la Syrie ». L’actualité internationale devient en effet un argument de poids. « Vu la situation en Syrie, il doit revenir », insiste Marie-Andrée, portant un polo « fan de Carla » (Bruni-Sarkozy). « C’était le meilleur, on est là car on espère son retour », poursuit Martine en assurant que « des amis qui ont voté François Hollande le regrettent ». Si Jean-François Copé et le courant La Droite forte de Guillaume Peltier sont plébiscités par beaucoup de militants sarkozystes, certains ne jurent que par l’ancien président de la République : « Fillon manque de punch, Copé a trop de punch et pas assez de fond », tranche l’un d’eux avec un t-shirt barré d'un « je soutiens Nicolas Sarkozy ». Qu’il espère bien utiliser lors de la prochaine campagne présidentielle.
LAURENT DE BOISSIEU
Version non coupée de mon article publié sur La-Croix.com
http://www.la-croix.com/Actualite/France/Les-amis-de-Nicolas-Sarkozy-preparent-son-retour-2013-09-02-1005474
2 commentaires
Henri Guaino était-il présent, lui qui doit toute sa carrière politique à Nicolas Sarkozy et ne cesse pas d'en défendre le bilan, au prix d'un gaullisme social réduit comme une peau de chagrin ?
Non, il n'était pas là. En raison de la rentrée scolaire, a-t-il expliqué à des confrères (NKM absente pour la même raison)
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