Plus le temps passe, plus il m'apparaît clair que la loi Taubira a fait tomber les homosexuels dans un piège.
Ce projet de loi avait de grandes ambitions de modifier les règles concernant le mariage, la famille, la filiation, - par exemple en réécrivant le code civil en supprimant toute notion de "père" et de "mère" - et de mettre en oeuvre des expérimentations psycho-sociales incertaines ou contestées d'un point de vue bioéthique (adoption homosexuelle, MPA/AMP homosexuelle, gestation pour autrui GPA), etc.
C'était donc clairement prendre de front une très large partie de l'opinion (opposées à 40-45% au mariage homosexuel, à 55% à l'adoption, et plus pour l'AMP et GPA), et toucher à des institutions sacrées pour beaucoup. C'était donc allumer l'incendie dans les esprits.
Pourtant, si le gouvernement avait vraiment voulu agir en faveur des homosexuels, il se serait concentré sur l'égalité des droits (pensions de reversion, droits de successions...), il aurait cherché des solutions plus consensuelles telles celle de l'"union civile" (défendue par exemple par la CFTC, l'UNAF, etc.) et fait voter une loi simple et consensuelle par une large majorité de parlementaires, créant une large de communion d'esprit autours de la normalisation de la place des homosexuels dans la société.
Au lieu de celà, le gouvernement a défendu une loi qui bouleverse les institutions en place, provoque près de la moitié de l'opinion, et ceci sous le couvert de l'intérêt des homosexuels. Le gouvernement a donc allumé le feu au nom des homosexuels, les plaçant ainsi en position dangereuse de première ligne. (Il n'est d'ailleurs pas exclu, car beaucoup de commentateurs l'avaient prédit avant le 6 mai 2012, que faute de réformes économiques et sociales, Hollande ait voulu volontairement reformer le clivage gauche-droite par des réformes de société bien clivantes).
Celà n'excuse aucune violence homophobe, mais permet de comprendre le niveau actuel de passions, si imprudemment (ou peut-être volontairement...) attisées par le gouvernement.
Les homosexuels seraient tombés dans un piège, Galaad ?
Je ne crois pas car le droit au mariage est une vieille revendication qui a été partiellement satisfaite avec l'avènement du PACS.
Par ailleurs, d'autres pays européens ont adopté le mariage pour tous sans que cela ne provoque autant de déchaînement de passion, pour ne pas parler de haine ! Regardez le Royaume-Uni qui a adopté le mariage pour tous en quelques jours seulement courant mars !
La Grande-Bretagne ne me parait pas être un pays particulièrement de gauche, pourtant !?...
Ensuite, même si 40 à 45 % des français y sont opposés, les sondages donnaient quand même autour de 55 % de français en faveur du mariage pour tous, définition même de majorité, non ? Par ailleurs, cette proposition était dans le projet socialiste des Présidentielles. Ce n'est pas une surprise pour des français qui ont démocratiquement choisi leur président et leur majorité l'an passé.
Dans l'Histoire de France, l'abolition de la peine de mort ou le droit à l'avortement sont passés aussi avec difficultés. Notez bien que ceux qui défilent actuellement sont les mêmes qui prônent le retour de la peine de mort et la criminalisation de l'avortement !
En tout cas, appliquer une promesse de campagne, c'est bien différent des méthodes précédentes, celles d'un Nicolas Sarkozy qui a fait passer une réforme des retraites après s'être engagé à ne pas les réformer durant la campagne et qui fait voter un Traité de Lisbonne reprenant un Traité Constitutionnel Européen que les français avaient majoritairement rejeté.
Et, pour finir, ceux qui attisent le feu sont les leaders du mouvement, Frigide Barjot ou Christine Boutin en tête, qui menaçaient de mettre le feu à la France ou qui voulaient la tête du gouvernement. N'inversons pas les rôles !
La seule chose sur laquelle nous sommes d'accord, c'est que ce dossier est bien effectivement une proposition de gauche, qui se démarque en cela d'une politique sociale et économique très semblable à celle de la droite. C'est effectivement un coup politique du PS pour se démarquer de la droite.
"Notez bien que ceux qui défilent actuellement sont les mêmes qui prônent le retour de la peine de mort et la criminalisation de l'avortement!" faux, sauf à réduire les manifestations à la minorité d'extrême droite présente (et encore, j'ai croisé en reportage des militants cathos FN pas d'accord avec leur parti sur au moins la peine de mort).
Il y aura bien des participants à ces manifestations pour être à la fois pour l'avortement et contre la peine de mort, c'est évident !
Mais, parmi les organisateurs, combien sont officiellement favorables à l'avortement ? L'église catholique (présente "spirituellement" en sous main) ? Les catholiques traditionnalistes ou intégristes ? L'Opus-Dei ? Christine Boutin et son PCD ? L'extrême-droite, du FN au GUD ?...
Et combien sont officiellement contre la peine de mort ? L'église catholique, effectivement (enfin, je crois ?). Mais parmi les autres forces organisatrices ?... Même à l'UMP, certains ne se cachent de défendre le rétablissement de la peine de mort !
Bref ! Nombre de manifestants peuvent avoir été entrainés dans ces manifestations par la peur de voir, après le mariage homosexuel, se légaliser la PMA pour les homosexuels, et pour certains, la "polygamie" (c'est quand même ce que disent beaucoup d'internautes anti-mariage gay !). Chez les organisations qui alimentent les cortèges, par contre, les idées véhiculées sont loin d'être modérées et cherchent à ressouder et à renforcer une droite ultra-conservatrice, quitte à tolérer les éléments les plus anti-républicains de l'échiquier politique à l'extrême-droite. Certains ne parlent-ils pas d'un "Mai 68 de droite" ?
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Plus le temps passe, plus il m'apparaît clair que la loi Taubira a fait tomber les homosexuels dans un piège.
Ce projet de loi avait de grandes ambitions de modifier les règles concernant le mariage, la famille, la filiation, - par exemple en réécrivant le code civil en supprimant toute notion de "père" et de "mère" - et de mettre en oeuvre des expérimentations psycho-sociales incertaines ou contestées d'un point de vue bioéthique (adoption homosexuelle, MPA/AMP homosexuelle, gestation pour autrui GPA), etc.
C'était donc clairement prendre de front une très large partie de l'opinion (opposées à 40-45% au mariage homosexuel, à 55% à l'adoption, et plus pour l'AMP et GPA), et toucher à des institutions sacrées pour beaucoup. C'était donc allumer l'incendie dans les esprits.
Pourtant, si le gouvernement avait vraiment voulu agir en faveur des homosexuels, il se serait concentré sur l'égalité des droits (pensions de reversion, droits de successions...), il aurait cherché des solutions plus consensuelles telles celle de l'"union civile" (défendue par exemple par la CFTC, l'UNAF, etc.) et fait voter une loi simple et consensuelle par une large majorité de parlementaires, créant une large de communion d'esprit autours de la normalisation de la place des homosexuels dans la société.
Au lieu de celà, le gouvernement a défendu une loi qui bouleverse les institutions en place, provoque près de la moitié de l'opinion, et ceci sous le couvert de l'intérêt des homosexuels. Le gouvernement a donc allumé le feu au nom des homosexuels, les plaçant ainsi en position dangereuse de première ligne. (Il n'est d'ailleurs pas exclu, car beaucoup de commentateurs l'avaient prédit avant le 6 mai 2012, que faute de réformes économiques et sociales, Hollande ait voulu volontairement reformer le clivage gauche-droite par des réformes de société bien clivantes).
Celà n'excuse aucune violence homophobe, mais permet de comprendre le niveau actuel de passions, si imprudemment (ou peut-être volontairement...) attisées par le gouvernement.
Les homosexuels seraient tombés dans un piège, Galaad ?
Je ne crois pas car le droit au mariage est une vieille revendication qui a été partiellement satisfaite avec l'avènement du PACS.
Par ailleurs, d'autres pays européens ont adopté le mariage pour tous sans que cela ne provoque autant de déchaînement de passion, pour ne pas parler de haine ! Regardez le Royaume-Uni qui a adopté le mariage pour tous en quelques jours seulement courant mars !
La Grande-Bretagne ne me parait pas être un pays particulièrement de gauche, pourtant !?...
Ensuite, même si 40 à 45 % des français y sont opposés, les sondages donnaient quand même autour de 55 % de français en faveur du mariage pour tous, définition même de majorité, non ? Par ailleurs, cette proposition était dans le projet socialiste des Présidentielles. Ce n'est pas une surprise pour des français qui ont démocratiquement choisi leur président et leur majorité l'an passé.
Dans l'Histoire de France, l'abolition de la peine de mort ou le droit à l'avortement sont passés aussi avec difficultés. Notez bien que ceux qui défilent actuellement sont les mêmes qui prônent le retour de la peine de mort et la criminalisation de l'avortement !
En tout cas, appliquer une promesse de campagne, c'est bien différent des méthodes précédentes, celles d'un Nicolas Sarkozy qui a fait passer une réforme des retraites après s'être engagé à ne pas les réformer durant la campagne et qui fait voter un Traité de Lisbonne reprenant un Traité Constitutionnel Européen que les français avaient majoritairement rejeté.
Et, pour finir, ceux qui attisent le feu sont les leaders du mouvement, Frigide Barjot ou Christine Boutin en tête, qui menaçaient de mettre le feu à la France ou qui voulaient la tête du gouvernement. N'inversons pas les rôles !
La seule chose sur laquelle nous sommes d'accord, c'est que ce dossier est bien effectivement une proposition de gauche, qui se démarque en cela d'une politique sociale et économique très semblable à celle de la droite. C'est effectivement un coup politique du PS pour se démarquer de la droite.
"Notez bien que ceux qui défilent actuellement sont les mêmes qui prônent le retour de la peine de mort et la criminalisation de l'avortement!" faux, sauf à réduire les manifestations à la minorité d'extrême droite présente (et encore, j'ai croisé en reportage des militants cathos FN pas d'accord avec leur parti sur au moins la peine de mort).
Il y aura bien des participants à ces manifestations pour être à la fois pour l'avortement et contre la peine de mort, c'est évident !
Mais, parmi les organisateurs, combien sont officiellement favorables à l'avortement ? L'église catholique (présente "spirituellement" en sous main) ? Les catholiques traditionnalistes ou intégristes ? L'Opus-Dei ? Christine Boutin et son PCD ? L'extrême-droite, du FN au GUD ?...
Et combien sont officiellement contre la peine de mort ? L'église catholique, effectivement (enfin, je crois ?). Mais parmi les autres forces organisatrices ?... Même à l'UMP, certains ne se cachent de défendre le rétablissement de la peine de mort !
Bref ! Nombre de manifestants peuvent avoir été entrainés dans ces manifestations par la peur de voir, après le mariage homosexuel, se légaliser la PMA pour les homosexuels, et pour certains, la "polygamie" (c'est quand même ce que disent beaucoup d'internautes anti-mariage gay !). Chez les organisations qui alimentent les cortèges, par contre, les idées véhiculées sont loin d'être modérées et cherchent à ressouder et à renforcer une droite ultra-conservatrice, quitte à tolérer les éléments les plus anti-républicains de l'échiquier politique à l'extrême-droite. Certains ne parlent-ils pas d'un "Mai 68 de droite" ?
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