Hervé Morin: "partenariat" avec l'UMP ...ou satellisation par l'UMP?
02 septembre 2012
Dans un article publié le 31 août sur La-Croix.com, j'ai imaginé trois scénarios pour l'avenir du centre droit.
Dans son discours du 1er septembre, à l'université d'été du Nouveau centre, Hervé Morin a à son tour avancé les scénarios possibles pour le centre droit (il parle de quatre scénarios, mais on retombe en réalité sur trois scénarios). Petites comparaisons.
Mon premier scénario 1: L'assimilation par l'UMP
"Le premier scénario serait la disparition du centre droit à travers son assimilation pure et simple par l’UMP, c’est-à-dire l’existence à terme d’un seul et unique parti réunissant toute la droite française. Telle était d’ailleurs l’ambition initiale des fondateurs de l’UMP, avec en tête l’exemple du Parti populaire espagnol."
Ce scénario correspond au deuxième scénario d'Hervé Morin: "Le deuxième scénario, je passe vite dessus, parce que je crois que personne ici n’en veut, c’est mettre les chaises sur les tables, passer un bon coup de balai dans la maison, éteindre la lumière, couper le chauffage, fermer la maison à double tour et décider de rejoindre nos amis centristes qui sont partis à l’UMP il y a dix ans. Celui-là pour moi c’est Niet."
Mon deuxième scénario: La satellisation par l'UMP
"Le deuxième scénario serait le maintien, aux côtés d’un parti hégémonique, d’un pôle minoritaire de centre droit. C’est ce qu’espère Hervé Morin en proposant un « partenariat » avec l’UMP. C’est ce qu’envisage parallèlement un des candidats à la présidence de l’UMP, Bruno Le Maire, qui parle de « coalition ». Reste à savoir ce que pourraient être les marges de manœuvre de ce pôle.
Une première hypothèse, pessimiste, en ferait un satellite de l’UMP. C’est-à-dire un parti juridiquement voire financièrement indépendant mais électoralement dépendant, à l’image du PRG (qui a participé à la primaire présidentielle désignant François Hollande), satellite de centre gauche du PS.
Une seconde hypothèse, optimiste, se baserait sur une complémentarité géographique entre l’UMP et le centre droit, sur le modèle de l’alliance CDU-CSU en Allemagne. L’éventuelle difficulté, c’est que la configuration d’un parti national – la CDU – flanqué d’un parti régional avec une orientation différente – la CSU, en Bavière – cadre bien avec le fédéralisme allemand, mais ne serait pas forcément importable en France."
Ce scénario correspond au quatrième scénario d'Hervé Morin: "...je dis qu'il existera un quatrième scénario, un scénario que nous devons inventer et qui sera celui d’une nouvelle construction de l’ancienne majorité. C’est ce que j’ai appelé la construction d’un nouveau partenariat. La mise en place d’une co-animation de l’opposition et demain de la majorité.
Voilà pourquoi je dis qu’il nous faut inventer une nouvelle organisation. Quelque chose qui se situe entre les états généraux de l’opposition que l’UDF et le RPR avaient su mettre en place au début des années 90 pour gagner la bataille de 1993, quelque chose entre cela, et la CDU-CSU. Une fédération des centres indépendante dans laquelle le Nouveau Centre conserve son autonomie politique et financière et qui structure une relation avec l’UMP car prenant en compte ces deux novations institutionnelles que représente la disparition de l’autonomie politique des élections législatives et la généralisation des primaires."
Mon troisième scénario: La renaissance d’un centre droit fort
"Le troisième scénario serait la renaissance d’une « maison commune » de centre droit suffisamment forte pour établir avec l’UMP un rapport de force équilibré, une « compétition-alliance » dit Jean-Louis Borloo. Comme autrefois l’UDF face au RPR. Ce scénario n’est cependant réalisable qu’à plusieurs conditions (...)".
Ce scénario correspond au premier scénario d'Hervé Morin: "Le premier scénario c’est celui que j’appelle le scénario de la longue marche. Nous restons ensemble, le parti se construit pierre après pierre, élection après élection, avec l’idée un jour, en tout cas c’est son objectif, d’être en position de peser réellement sur l’autre partenaire de la majorité, voire de le concurrencer et même de le dépasser. En clair, le scénario que nous avons mis en œuvre depuis 2007 et que nous voudrions poursuivre.
Quel bilan peut-on faire cinq ans plus tard? En positif, avoir sauvé le centre droit d’une mort certaine, avoir des centaines d’élus locaux et nationaux, avoir conquis une notoriété incontestable. Grâce au combat que nous avons mené tous ensemble, nous sommes aussi autonomes financièrement. Mais, et oui il y a un mais, nous n’avons pas réussi à peser suffisamment politiquement. Nos élus ont été très souvent le résultat d’un accord avec nos partenaires de la majorité et le rapport de forces est toujours extrêmement déséquilibré."
(Le troisième scénario d'Hervé Morin est en réalité un mode d'organisation du centre droit - il parle de "Fdédération du/des centres" mais il faut entendre "Fédération du centre droit" - et non de la droite dans son ensemble en fonction du rapport avec l'UMP).
2 commentaires
Bonjour, ton article est très intéressant.
La position d'Hervé Morin est loin d'être simple..
est ce qu'on devrait toujours appeler le centre droit, centre ?
Pour ma part, je vois une droite modérée indépendante, rien de plus.
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