Soutien (ponctuel) à Éric Zemmour
28 mai 2012
[Rectificatif: ce n'est pas au titre des lois antiracistes qu'Éric Zemmour a été mis en cause par Patrick Lozès mais au titre de la diffamation. Le président du CRAN nie en effet avoir tenu les propos qui lui sont attribués. Sur le fond, cela ne change toutefois rien au caractère antirépublicain de toute association de nature racialiste - noire, blanche, jaune, rouge ou verte]
Autant Éric Zemmour devait selon moi bien être condamné pour d'autres propos (ici), autant là il a entièrement raison:
«Ainsi, Patrick Lozès, président du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires de France) a déclaré: "Obama est notre président", ce qui prouve que la solidarité raciale, pardon espéciale est supérieure, à ses yeux énamourés, à la solidarité nationale. Imaginons un odieux président du CRAB (Conseil Représentatif des Associations Blanches) qui déclarerait: "Poutine est notre président"».
(jugement mardi 29 mai à la 17ème chambre correctionnelle du TGI de Paris)
Qu'une association racialiste comme le CRAN puisse avoir pignon sur rue en République m'étonne. Et qu'on ne me serve pas je ne sais quelle masturbation intellectuelle à la Aimé Césaire pour expliquer que l'identité blanche et la blanchitude c'est racialiste (voire raciste), mais que l'identité noire et la négritude ce n'est, bien entendu, pas racialiste (et encore moins raciste).
Nous ne sommes pas aux États-Unis d'Amérique. Cette racialisation de la société française me débecte.
7 commentaires
autant j'apprécie l'indépendance d'esprit, autant le ton pamphlétaire du propos du 28 mai me gêne. Une réponse à des propos contestables et représentants d'un communautarisme sectaire doit elle reproduire la même violence formelle ?
Puisque j'ai fait un trackback dans un texte plus large, et puisqu'il y a ici le rappel d'autres propos de Zemmour, je tiens à exprimer mon entier accord avec l'analyse de Laurent de Boissieu sur le cas Zemmour : quand il approuve une discrimination à l'embauche, EZ franchit la ligne jaune. Mais quand il s'en prend à des formes d'angélisme ou de racisme latent, il a raison. Les propos d'EZ sur Mme Taubira sont très polémiques, très grinçants, mais ils ne sont en rien répréhensibles. Il accuse Mme Taubira d'être laxiste envers certains jeunes des banlieues parce qu'elle penserait qu'ils sont victimes du racisme de la société ambiante. Il pense donc que, dans l'esprit de Mme Taubira, il y a les blancs d'un côté et les non-blancs de l'autre. Ce qu'il dit sur le harcèlement sexuel est plus limite, mais entre dans le cadre de son opinion que le conformisme intellectuel actuel stigmatise l'être humain de sexe masculin, selon EZ l'homme est coupable d'être homme selon la pensée unique en vogue. De là son coup de gueule contre la stigmatisation de l'homme blanc, deux fois coupable selon les canons. Je trouve qu'on a été injuste avec lui dans ce cas, même s'il lui arrive en effet parfois d'aller trop loin. La question de la liberté d'expression devrait nous faire réfléchir et réagir plus. Donc merci à Laurent de Boissieu d'avoir pris cette position.
Je suis d'accord sur le passage de Zemmour cité, mais pas du tout, du tout, du tout, sur Césaire.
Je ne suis pas d'accord avec vous concernant votre condamnation des propos d'EZ sur la discrimination privée. A mon sens, il y a deux principes importants qui soutiennent le droit à employer qui on veut, à loger qui on veut (dans le privé).
1-le principe de la liberté de conscience et de pensée.
2-le principe de l'anti-antidiscrimination (vu que l'antidiscrimination est anti-égalitaire et cryptocommunautariste)
ajoutons à ces deux principes une valeur morale qui est celle du sentiment. Oui, je l'affirme : la discrimination est le premier pas de l'amour. Qui aime discrimine entre l'être aimé et les autres. Et qui discrimine fait preuve de sentiment face au froid juridisme républicain.
En ce sens, pour élargir et extrapoler, il est vrai que le nationalisme a été, est et sera toujours incompatible avec la république (la vraie, la française), car, peu ou prou, que ses soutiens l'admettent ou pas, le nationalisme ne peut reposer sur une base juridique, sinon, il est vidé de son sens. La nation ne peut se définir par la Raison, et elle ne peut admettre l'égalité entre elle et ce qui n'est pas d'elle.
Selon moi donc, Mélenchon est le plus cohérent des républicains ; et les nationaux-républicains sont les moins cohérents.
Par conséquence, soit Marine Le Pen tient un discours incohérent et sincère, soit c'est un discours de façade destiné à rompre le barrage de la diabolisation. (je crois d'ailleurs qu'on a mal compris cette opération, qui ne visait pas à être dédiabolisé par les médias, mais par les électeurs, en particulier 2 catégories : les électeurs populaires et les électeurs de droite).
(pardon pour ce message très brouillon et trop long)
Si j'ai bien suivi vous réagissez à mon ancienne note sur Éric Zemmour et non à celle-ci. Comme lui vous jouez avec et sur le mot discrimination, sauf que lui c'était pour se sortir d'un mauvais pas alors que vous vous l'assumez: non, désolé, ne pas vouloir embaucher ou loger "d'arabes et de noirs" sort bien entendu du périmètre d'appréciation individuelle et est fort heureusement pénalement répréhensible.
Quant à vos propos sur la cohérence, ils sont précisément incohérents en ce qui concerne une nation "multiraciale" (je dis bien "multiraciale" et non multiculturelle, si tant est que la notion de race signifie quelque chose au sein de l'espèce humaine) comme la France. Faire primer la couleur de peau (races supposées) sur la nationalité est en effet on ne peut plus anti-national, donc anti-Français.
Je voudrais lever un malentendu : le racisme de type alabama 1960 me révulse. A titre individuel (INDIVIDUEL, je souligne faute d'italique), je n'ai aucun préjugé sur qui que ce soit.
Mais selon moi, la politique doit s'envisager à partir de masses. Je repense à cet extrait de l'excellent film "polisse" de Maiwenn, ou l'on voit une mère africaine supplier les services de la police s'occupant de l'enfance en difficulté de lui prendre son fils car elle ne peut plus le nourrir.
Une vision individuelle, chez un être civilisé, ne peut qu'entrainer compassion pour cette histoire et ce désespoir qui pousse une mère à s'arracher à ce à quoi elle tient le plus.
Mais une vision politique, c'est voir au-delà de ce cas individuel que des situations comme celles-ci peuvent se reproduire par millions.
Bref, loin du racisme de type "races supérieures/inférieures" (si chères à ferry et blum ou gobineau), loin du racisme de type alabama (toi aller au fond du bus et toi pas moufter), loin du racisme instinctif (ne pas épouser une noire ou regretter que ses enfants le fassent), je suis par contre, de manière légèrement assumée (légerement car je crois que ça tombe sous le coup de la loi) complètement d'accord avec les propos de De Gaulle : "c'est très bien qu'il y ait des français jaunes, noirs, [etc] à condition qu'ils restent une petite minorité. La France est avant tout un pays de race blanche, de culture gréco-latine et de religion chrétienne" (je cite de mémoire, mais j'aimerais que les journalistes de Marianne, qui se pâment devant le "vrai" gaullisme voient les années-lumières idéologiques séparant un villepin, un fillon ou un jean-françois kahn d'un charles de gaulle).
(j'espère que vous passerez ce message, car ça m'embêterais de passer pour un raciste "alabamien")
Je me réjouis que Patrick Lozès, dont je pense plutôt du bien malgré ses errements néo-centristes ;-) , démente la phrase un peu stupide que lui prêtait Eric Zemmour. Ouf !
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