Nicolas Sarkozy, "pris en otage" par l'UMP?
11 octobre 2011
Au petit déjeuner de la majorité, ce mardi, Nicolas Sarkozy a expliqué que la Ve République gaulliste, c'est "une élection à deux tours, pas à quatre tours". Comprenez: les deux tours de la primaire puis les deux tours de la présidentielle. Pire, selon le président de la République: le candidat à la présidentielle désigné par une primaire se trouverait "pris en otage par son parti".
Question: qui est davantage "pris en otage par son parti"?
- un candidat, comme ce sera le cas de celui du PS et du PRG, désigné par une primaire ouverte à tous les citoyens?
- un candidat, comme prévu par les statuts de l'UMP, désigné par une primaire fermée, c'est-à-dire réservée aux seuls adhérents d'un parti politique?
C'est çui qui'l'dit qui y est?
5 commentaires
Ca se passera bien, pas d'inquiétude.
Les financiers du Fouquet's doivent rester, c'est le principal enjeu pour Niccau-dillo.
Pour eux, il fera le grand-écart d'anthologie.
Mediapart recevra meme de superbes chromos de cette campagne 2012. Au bord de la piscine?
Oui, il aurait mieux fait de se taire. Drôle d'idée de se mettre ainsi en opposition à un processus qui a suscité un tel intérêt dans l'opinion et qui en plus ne le menace pas directement pour sa propre désignation en 2012. Le voilà en situation d'être désavoué par les français en cas de vote encore plus massif dimanche 16 octobre, voire de pousser certains à voter. Alors que le bon sens lui aurait commandé de se taire et d'attendre le 17 pour lancer l'artillerie sur le vainqueur du vote à gauche.
Tout ça pour s'opposer à Fillon déjà taclé par Copé, alors que du côté d'Accoyer et des proches de Raffarin on défend le mécanisme des primaires. Conclusion assez juste de Lionnel Luca aujorudhui" On attendait le bordel à gauche et c'est le bordel à droite". Tout ça ne respire pas la sérénité.
Eh, oui, un commentaire bien ridicule de Sarkozy.
De plus, chaque parti ou mouvance politique choisit le mode de désignation de ses candidats qu'il veut et le mode démocratique n'est jamais, par principe, le plus mauvais.
Qu'il se batte sur les idées pas sur des histoires de cuisine.
Sur les idées, Sarkozy peut d'ailleurs faire la différence entre le socialisme grève-manifs-fonctionnaires-jamais-contents-impôts-et-déficits de Martine Aubry (condensé de Jules Guesde, Guy Mollet et Pierre Mauroy réunis et soudainement projetés en 2011) et le socialisme libéral consensuel mou attrape-tout de François Hollande (une pâle copie de Bayrou, la force de caractère et l'expérience de l'Etat en moins... ce qui grave pour un candidat à la présidence de la République).
Outre cette critique politique contre le PS qui peut se retourner contre le camps de la droite UMP et/ou sarkozyste que vous faites bien de souligner, je vois pour ma part un problème de fond dans sa déclaration.
Du point de vue constitutionnel, c'est une aberration totale. Le Président prétend que les primaires sont contraires au sacro-saint Esprit de la Constitution.
Or, l'article 5 de cette Constitution dispose que le Président de la République doit veiller au respect de la Constitution. Traduction : il a un pouvoir d'interprétation de la Constitution.
Dans ce cas là, rien n'empêche d'annuler ces primaires ! Alors pourquoi aucune action n'est entreprise en ce sens ?
Si l'on ajoute à cela ses propos concernant l'existence de "présumés coupables", on voit un Président qui, outre le mépris de la Justice, se fout totalement des principes qui ont fondé notre droit, notre République, et notre Constitution gaullienne.
Effectivement d'après l'article 5 il est garant des institutions et d'après l'article 64 également de l'indépendance de l'autorité judiciaire. Les propos rapportés prouvent en effet qu'il a une conception particulière des garanties que sa fonction est censée apportée à ces principes. Pour rappel, l'article 4 de la constitution gaullienne de 1958 indique que "Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie."Comme le souligne Youness, l’absence de recours invalide à lui seul le propos élyséen pour la simple et bonne raison que la primaire est parfaitement constitutionnelle. Elle concoure à l’expression du suffrage, bien plus qu'une désignation restreinte aux militants voire à la direction d'un parti. Le PS et le PRG sont en droit de l'organiser librement sans que le Président de la République n'ait rien à en dire. Le vote ne remet pas en cause la souveraineté nationale et respecte (voire renforce) les principes de la démocratie dans notre pays.
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