Biographie: Le général de Gaulle d'Yvonne Salmon
26 novembre 2010
Le général de Gaulle d'Yvonne Salmon
Éditions des Équateurs, 2010, 222 p., 22 €
Les deux premières biographies de Charles de Gaulle, né le 22 novembre 1890 et décédé le 9 novembre 1970, datent de la guerre: il s'agit de celle de Philippe Barrès (1941), journaliste et fils de Maurice Barrès, et de celle d'Yvonne Salmon (1943), secrétaire général de l'Alliance française de Londres, décédée dans l'anonymat en 1965. Cette dernière biographie – dont les éditions originales londoniennes de 1943 sont très rares – vient d'être rééditée en cette année De Gaulle par les Éditions des Équateurs avec le Musée des lettres et manuscrits.
Méconnu, le récit de cette "épopée du chevalier Charles de Gaulle", pour reprendre les derniers mots du texte d'Yvonne Salmon, présente deux grandes originalités. D'une part, il s'agit d'un témoignage historique - "apologétique et souvent touchant" - "de ce que fut l'esprit de la France libre sous sa forme la plus exaltée", comme le souligne dans sa présentation l'historien et ancien Résistant Jean-Louis Crémieux-Brilhac.
D'autre part, il a été publié "avec l'approbation et le visa personnel de De Gaulle" qui en a, en effet, corrigé le texte dactylographié. Le fac-similé du tapuscrit original, avec les annotations de Charles de Gaulle, a d'ailleurs été pertinemment reproduit à la fin du livre, ainsi que la lettre de remerciements que l'Homme du 18 juin 1940 a adressée avec ses corrections à l'auteur: "J'ai lu votre manuscrit et n'aurai garde de vous parler du fond, ni surtout du personnage… sinon pour vous dire que l'adhésion d'une active sympathie est le meilleur réconfort."
Laurent de Boissieu
La Croix, 25 novembre 2010
1 commentaire
J'ignorais l'existence de cette biographie. Je trouve ça bien d'avoir des biographies qui sont aussi des récits chevaleresques, quitte à ce qu'ils puissent parfois être romancés (je ne sais si c'est le cas ici) : cela fournit des figures structurantes à la Nation, participe au roman national.
Jadis on élevait à foison des statues à la gloire des grands citoyens, puis on leur a rendu hommage pendant la Révolution par des tableaux et des fresques (cf. : le célèbre portrait de Marat après son assassinat dans la Convention). On avait un peu perdu ce sens de la célébration.
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