Nous sommes alors au moins deux "méchants", puisque dans ma précédente note j'avais écrit :
"Entre les élections européennes de 2009 et les élections régionales de 2010, François Bayrou avait, certes, amorcé un mouvement vers la conclusion d'alliances ciblées avec la gauche au second tour des régionales. Mais, en raison de l'échec du MoDem au premier tour (plus de 10% des suffrages exprimés dans une seule région, entre 5 et 10% dans trois régions), la question ne s'est finalement même pas posée. Comme un remake des élections municipales de 2008 à Paris..."
Cet entretien me conforte dans ma conviction de ne pas m'approcher du MoDem, c'est déjà ça.
Sinon, concernant la pérennité du positionnement au centre du MoDem, j'hésite entre deux théories, l'une méchante et l'autre gentille à l'égard de M. Bayrou.
La méchante : F. Bayrou avait entreprit une stratégie de rapprochement du PS, donc de passage au moins temporaire au centre-gauche, mais l'échec, relatif mais flagrant, du MoDem aux élections régionales combiné au succès, relatif mais réel, du Front de Gauche et des autres "formules" à la gauche du PS l'a empêché de maintenir cette orientation stratégique, et donc forcé à adopter malgré lui une posture centriste "intransigeante".
La gentille : F. Bayrou, dans son tropisme assez gaullien de "l'homme providentiel qui explose les clivages" a toujours tenu à la ligne "extrême-centriste", convaincu que sa dynamique permettrait un bouleversement du paysage politique, et maintient fermement la barre au centre dans un genre de "traversée du désert" en perspective de l'élection présidentielle de 2012.
Chacun se fait sa religion. J'ai mon opinion sur la question (la première), mais je constate en tous cas une chose : comme je l'avais signalé en commentaire ici ( http://www.ipolitique.fr/archive/2010/03/12/elections-regionales-modem.html#comments ) et sur mon blog*, l'échec relatif du MoDem aux régionales était l'un des deux scénarios permettant son maintien au centre (l'autre étant le large succès électoral, qui était hautement improbable, ce qui s'est confirmé).
* : J'avais écrit en note d'un article ( http://elucubrations.de.brath-z.over-blog.com/article-commentaire-sur-une-brochure-46482421.html ):
"Le MoDem était, jusqu'à présent, stratégiquement au centre (aux élections municipales il a fait le choix d'alliances à géométrie variable, et les élections européennes étaient à un seul tour). Pour qu'il le reste, trois voies s'offrent à lui :
- soit de continuer dans la voie de l'alliance à géométrie variable en procédant à des fusions systématiques avec les deux bords en fonction de rapports de force et de situations locales, devenant un « centre » pivot politicien comme en avaient connus les IIIème et IVème Républiques
- soit de choisir la voie « extrême-centriste » de l'indépendance absolue : maintien partout où c'est possible, absence de fusion – là où elles seraient possibles – et de soutien là où ça ne l'est pas
- soit une « voie mixte » : maintiens là où c'est possible, fusions à géométrie variable là où elles sont possibles, soutiens à géométrie variable là où les fusions ne sont pas possibles
La première me semble incompatible avec les engagements pris par M. Bayrou, les deux autres ne me semblent envisageables que si le MoDem dépasse dans au moins une quinzaine de régions la barre des 10% pour le maintien, et qu'il passe la barre des 15% dans deux ou trois régions (autrement, ces choix seraient vus comme des prétentions irraisonnées de sa part), ce qui me semble hautement improbable. Reste donc la voie, défendue par Marianne, des alliances « républicaines » systématiques avec la gauche, c'est-à-dire le passage du MoDem à gauche, stratégiquement parlant."
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Nous sommes alors au moins deux "méchants", puisque dans ma précédente note j'avais écrit :
"Entre les élections européennes de 2009 et les élections régionales de 2010, François Bayrou avait, certes, amorcé un mouvement vers la conclusion d'alliances ciblées avec la gauche au second tour des régionales. Mais, en raison de l'échec du MoDem au premier tour (plus de 10% des suffrages exprimés dans une seule région, entre 5 et 10% dans trois régions), la question ne s'est finalement même pas posée. Comme un remake des élections municipales de 2008 à Paris..."
Lire aussi cet article :
http://www.ipolitique.fr/archive/2009/09/07/droite-centre-gauche.html
Cet entretien me conforte dans ma conviction de ne pas m'approcher du MoDem, c'est déjà ça.
Sinon, concernant la pérennité du positionnement au centre du MoDem, j'hésite entre deux théories, l'une méchante et l'autre gentille à l'égard de M. Bayrou.
La méchante : F. Bayrou avait entreprit une stratégie de rapprochement du PS, donc de passage au moins temporaire au centre-gauche, mais l'échec, relatif mais flagrant, du MoDem aux élections régionales combiné au succès, relatif mais réel, du Front de Gauche et des autres "formules" à la gauche du PS l'a empêché de maintenir cette orientation stratégique, et donc forcé à adopter malgré lui une posture centriste "intransigeante".
La gentille : F. Bayrou, dans son tropisme assez gaullien de "l'homme providentiel qui explose les clivages" a toujours tenu à la ligne "extrême-centriste", convaincu que sa dynamique permettrait un bouleversement du paysage politique, et maintient fermement la barre au centre dans un genre de "traversée du désert" en perspective de l'élection présidentielle de 2012.
Chacun se fait sa religion. J'ai mon opinion sur la question (la première), mais je constate en tous cas une chose : comme je l'avais signalé en commentaire ici ( http://www.ipolitique.fr/archive/2010/03/12/elections-regionales-modem.html#comments ) et sur mon blog*, l'échec relatif du MoDem aux régionales était l'un des deux scénarios permettant son maintien au centre (l'autre étant le large succès électoral, qui était hautement improbable, ce qui s'est confirmé).
* : J'avais écrit en note d'un article ( http://elucubrations.de.brath-z.over-blog.com/article-commentaire-sur-une-brochure-46482421.html ):
"Le MoDem était, jusqu'à présent, stratégiquement au centre (aux élections municipales il a fait le choix d'alliances à géométrie variable, et les élections européennes étaient à un seul tour). Pour qu'il le reste, trois voies s'offrent à lui :
- soit de continuer dans la voie de l'alliance à géométrie variable en procédant à des fusions systématiques avec les deux bords en fonction de rapports de force et de situations locales, devenant un « centre » pivot politicien comme en avaient connus les IIIème et IVème Républiques
- soit de choisir la voie « extrême-centriste » de l'indépendance absolue : maintien partout où c'est possible, absence de fusion – là où elles seraient possibles – et de soutien là où ça ne l'est pas
- soit une « voie mixte » : maintiens là où c'est possible, fusions à géométrie variable là où elles sont possibles, soutiens à géométrie variable là où les fusions ne sont pas possibles
La première me semble incompatible avec les engagements pris par M. Bayrou, les deux autres ne me semblent envisageables que si le MoDem dépasse dans au moins une quinzaine de régions la barre des 10% pour le maintien, et qu'il passe la barre des 15% dans deux ou trois régions (autrement, ces choix seraient vus comme des prétentions irraisonnées de sa part), ce qui me semble hautement improbable. Reste donc la voie, défendue par Marianne, des alliances « républicaines » systématiques avec la gauche, c'est-à-dire le passage du MoDem à gauche, stratégiquement parlant."
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