Élections régionales : pronostics sur le MoDem
11 mars 2010
Un des enjeux des élections régionales est le nombre de régions où le MoDem dépassera 5% et 10% des suffrages exprimés, c'est-à-dire les seuils pour, respectivement, fusionner avec une autre liste et se maintenir au second tour.
Voici mes pronostics personnels :
Quelques remarques :
- ces pronostics sont davantage casse-gueules que ceux du FN, puisque le MoDem est un parti jeune (afin de jouer le jeu jusqu'au bout, je me suis obligé à trancher en ne mettant aucune région à 5% ou à 10%)
- selon moi le MoDem réalisera paradoxalement (ou logiquement !) ses meilleurs scores là où il présente des notables locaux issus de l'UDF :
- Aquitaine : Jean Lassalle (député), Geneviève Darrieussecq (maire de Mont-de-Marsan)
- Basse-Normandie : Rodolphe Thomas (maire d'Hérouville Saint Clair et ancien député UDF)
- Bretagne : Bruno Joncour (maire de Saint Brieuc et tête de liste UDF aux élections régionales de 2004)
- Auvergne : Michel Fanget (ancien député UDF et ancien conseil général du Puy-de-Dôme)
- le MoDem demeure électoralement coincé entre, d'une part l'aile "centriste" de la majorité présidentielle issue de l'UDF (risque prévisible et logique)*, et d'autre part Europe écologie (l'imprévu des élections européennes de 2009)**
* cas typique : la Bourgogne avec François Sauvadet (président du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée nationale), chef de file de la majorité présidentielle
** cas typiques : Alsace et Île-de-France
7 commentaires
Vos pronostics me semblent tout à fait réalistes (en même temps, on n'est jamais à l'abri d'une surprise, bien entendu, et peut-être ceux qui accusent la diffusion d'Ushuaïa la veille du premier tour de favoriser le vote pour Europe Écologie ont-ils raison ? ;p). Mais, si les résultats s'avèrent conforment à votre carte, alors on verra (finalement, après bientôt trois ans de ballotements) le MoDem passer à gauche, car je pense qu'il ne peut se maintenir au centre que s'il "dépasse dans au moins une quinzaine de régions la barre des 10% pour le maintien, et qu'il passe la barre des 15% dans deux ou trois régions (...), ce qui me semble hautement improbable." (voir premier astérisque au bas de cette note : http://elucubrations.de.brath-z.over-blog.com/ )
(oui, je me cite moi-même)
(grumbl, je suis fatigué, je crois, la note est ici : http://elucubrations.de.brath-z.over-blog.com/article-commentaire-sur-une-brochure-46482421.html )
Grosse fatigue (de l'homme ou de la machine ??) : le second lien ne me semble pas non plus marcher...
Sur le fond, je souhaite répéter mon point de vue sur l'idée que le Modem "passe à gauche". L'expression me semble trompeuse :
* Elle est juste d'un point de vue tactique et conjoncturel : le Modem semble pour le moment parti pour faire partie d'un bloc de gauche, aux côté du PS, des écolos, etc.
* Mais elle est totalement fausse sur le fond : le principe d'un parti centriste est d'alterner les alliances entre la gauche et la droite. Le parti lui même ne change pas parce qu'il décide pendant 5 ans de s'allier à gauche puis pendant 3 ans de s'allier à droite, puis de revenir pendant 2 ans à gauche, etc. Il a une tactique d'alliance à gauche mais n'est pas pour autant un parti de gauche.
Sur cette question du centre, il y a toute une éducation politque des Français à (re)faire.
patience Libéral européen, je suis en train de rédiger la note sur le MoDem...
@laurent de boissieu
j'en salive par avance : elle arrive quand ?
http://www.ipolitique.fr/archive/2010/03/12/elections-regionales-modem.html
Libéral européen > Rah bon sang, c'est la parenthèse qui change mon lien ! Bon, la note est ici : http://elucubrations.de.brath-z.over-blog.com/article-commentaire-sur-une-brochure-46482421.html
Sinon, je ne suis pas d'accord avec ceci : "le principe d'un parti centriste est d'alterner les alliances entre la gauche et la droite".
C'est effectivement le principe d'une forme de centre, qui est typiquement celui des IIIème et IVème Républiques, que d'être une "force d'appoint" faisant bascule d'un côté ou de l'autre en fonction des circonstances et à la condition d'un consensus. Mais depuis la fin du "régime des partis", ce genre de positionnement "politicien" me semble être exclu (même s'il est cohérent) : l'"ouverture" au centre-droit de 1988-1993 ne s'est faite qu'avec la création d'un groupe "centriste" spécialement dédié, la stratégie d'alliances à géométrie variable du MoDem aux dernières municipales lui a été unanimement reprochée.
Le principe d'un parti centriste peut aussi être celui défendu par François Bayrou en 2007 d'une force semblable à la gauche et à la droite qui transforme le duel bipolaire, voire bipartiste, en affrontement à trois. Cette vision "extrême-centriste" du centre indépendant (et non pas à rattachement variable) me semble plus conforme au projet bayroutien.
Sinon, je suis tout à fait d'accord avec vous : le "passage à gauche" éventuel du MoDem ne semble pas concerner autre chose qu'un rattachement tactique.
Les commentaires sont fermés.