CSA : une bien étrange vision du paysage politique
23 juillet 2009
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a adopté le 21 juillet un nouveau principe de pluralisme pour les temps de parole des personnalités politiques. Au-delà de ce nouveau principe (inutile de recopier le communiqué du CSA : suivre le lien), il y a quelque chose de bien étrange dans la vision du paysage politique par le CSA.
Le CSA parle de "majorité présidentielle" (membres du gouvernement, personnalités appartenant à la majorité parlementaire, collaborateurs du chef de l'État) et d'"opposition parlementaire". Fort bien. Mais il institue une toisième catégorie : "les formations n'appartenant ni à la majorité ni à l'opposition" avec "celles qui ne sont pas représentées au Parlement".
Qu'une troisième catégorie concerne les partis non représentés au Parlement est tout à fait légitime (avec l'habituelle question subsidiaire : faut-il inclure le Parlement européen ? Bref, concrètement, faut-il ou non inclure le FN ?). Mais que cette catégorie concerne également les partis "n'appartenant ni à la majorité ni à l'opposition" est totalement absurde.
Tout parti appartient en effet soit à la majorité soit à l'opposition. Il n'existe pas sur ce clivage de troisième possibilité, de parti ni dans la majorité ni dans l'opposition, même si cette dernière comporte une myriade de positionnements possibles (de l'extrême droite à l'extrême gauche en passant par le centre et la gauche).
2 commentaires
C'est la catégorie "autres", si typique de la pensée cartésienne française. Bien sûr que ça ne correspond à rien de bien précis, mais cette catégorie permet de faire une liste et d'envisager l'avenir sereinement. Qu'émerge demain un parti "différent" et sa case est déjà trouvée. Pour un technocrate, c'est une grande satisfaction intellectuelle !
Joli petit commentaire ! Pour ma part, j'ai justement toujours cherché (dans les résultats électoraux, notamment) à traquer les "autres"...
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