Élections européennes, c'est parti !
11 mai 2009
Le dépôt des listes pour le scrutin du 7 juin s'est ouvert aujourd'hui à 9 heures et sera clos le 22 mai à 18 heures. Si les instituts de sondages ne testent qu'une dizaine de listes, pas moins d'une vingtaine de mouvements politiques ont d'ores et déjà déclaré leur intention de présenter des candidats. Tour d'horizon.
La majorité a bouclé ses listes en fin de semaine dernière, l'UMP laissant trois places éligibles au Nouveau centre (Sud-Est : Damien Abad; Île-de-France : Jean-Marie Cavada; Massif central - Centre : Sophie Auconie) et une place charnière à la Gauche moderne (Île-de-France : Marielle Gallo). Toujours à droite, les libéraux conservateurs du Centre national des indépendants (CNI) comptent présenter cinq listes (Île-de-France, Sud-Est, Nord-Ouest, Sud-Ouest, Outre-mer), ce qui leur permettra de participer à la campagne audiovisuelle. Leur présidente, Annick du Roscoät, conduira la liste en Île-de-France, suivie de Stéphane Buffetaut, ancien parlementaire européen villiériste du député UMP-CNI Gilles Bourdouleix. La droite libérale et souverainiste sera représentée par le parti Libertas de l'Irlandais Declan Ganley, auquel se sont ralliés le MPF de Philippe de Villiers et le mouvement Chasse Pêche Nature Traditions (CPNT). Tandis qu'à l'extrême droite le FN fait face à la dissidence de trois eurodéputés sortants dans le Nord-Ouest (Carl Lang, Fernand Le Rachinel) et le Sud-Ouest (Jean-Claude Martinez).
À gauche, les clivages idéologiques seront cette année plus lisibles, puisque le PS a perdu son aile opposée à l'actuelle construction européenne. Créé par Jean-Luc Mélenchon, candidat dans le Sud-Ouest, le Parti de gauche s'est ainsi allié au PCF dans un "Front de gauche pour changer d'Europe". Ce dernier sera concurrencé à l'extrême gauche par le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot et Lutte ouvrière, dont la tête de liste dans le Sud-Est est sa nouvelle porte-parole, Nathalie Arthaud.
Sur des positionnements différents, trois partis en lice récusent le clivage droite-gauche. Premièrement, au centre, le MoDem de François Bayrou. Deuxièmement, Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan, qui rassemble des gaullistes et d'anciens chevènementistes. Troisièmement, Alternative libérale. Tête de liste en Île-de-France, sa présidente, Sabine Herold, publie par ailleurs le 15 mai un essai estimant qu'Olivier Besancenot est le "meilleur et plus fidèle allié" de Nicolas Sarkozy (Le bouffon du roi, Éditions Michalon, 155 p., 14 €).
Enfin, viennent une myriade de candidatures thématiques, de la liste "antisioniste" de l'humoriste Dieudonné en Île-de-France (0,29 % aux européennes de 2004) à l'Alliance royale (0,03 % en 2004), en passant par les tenants de la décroissance économique (Europe - Décroissance). Mais les plus importantes sont bien entendu les listes du rassemblement Europe-écologie, qui réunit Les Verts (Daniel Cohn-Bendit, Hélène Flautre), les partis de la fédération Régions et Peuples solidaires et des personnalités (José Bové, l'ex-juge Eva Joly, etc.). Sur ce même créneau concourra l'Alliance écologiste indépendante, réunissant le Mouvement écologiste indépendant (Antoine Waechter, 0,36% en 2004), Génération écologie (Jean-Noël Debroise) et la France en action (Jean-Marc Governatori, 1,55% en 2004), avec pour tête de liste dans le Sud-Est le chanteur Francis Lalanne. Les plus fervents partisans de la construction européenne auront en outre le choix entre le Parti fédéraliste (0,01 % en 2004), Europe Démocratie Espéranto (EDE, 0,15 % en 2004) ou Newropeans de Franck Biancheri, qui avait déjà formé aux européennes de 1989 la liste Initiative pour une Démocratie Européenne (IDE, 0,17 %).
Laurent de Boissieu
© La Croix, 11/05/2009
3 commentaires
N'oubliez pas qu'il reste au PS beaucoup de partisans du NON au TCE qui n'ont pas abdiqué leurs convictions, notamment Henri Emmanuelli, Gérard Filoche, Marie-Noelle Liennemann, Paul Quilès, et bien d'autres. C'est une erreur d'analyse d'affirmer que le PS serait aujourd'hui à 100% ouiouiste!
Vous avez oublié, outre-mer, divers partis progressistes dont le PCR qui constituent l'alliance des outre-mer (1 député européen élu en 2004).
Il reste effectivement au PS d'anciens opposants au TCE, mais la dissidence du Parti de Gauche a rendu plus lisible les clivages idéologiques et le Manifeste du PSE fixe explicitement une ligne pro-Lisbonne.
Pour l'outre-mer, la liste Alliance des Outre-mers dont vous parlez était encore en discussion lors du bouclage de cet article. En voici les candidats : Elie Hoarau (section Océan Indien), Madeleine de Grandmaison (section Océan Atlantique) et Hiro Tefaarere (section Pacifique).
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