Lorsque François Fillon était contre l'intégration dans l'OTAN
16 mars 2009
François Fillon engage demain la responsabilité de son gouvernement sur l'annonce du retour de la France au sein du commandement militaire intégré de l'OTAN (la question de confiance portant formellement sur la politique étrangère globale de la France).
Avant d'être sarkozyste et premier ministre, François Fillon fut séguiniste et secrétaire national du RPR à la défense (1984-1988).
En juin 1990, au sortir de la guerre froide, il rédigea une brochure dont le thème est "sécurité européenne et défense nationale".
François Fillon y affirmait explicitement son opposition à "une européanisation de l'Otan qui continuerait à fonctionner sur le mode de l'intégration". Expliquant: "La participation de la France au replâtrage de l'Alliance, présentée par certains comme un moyen de rééquilibrer l'ensemble atlantique, s'inscrit à contretemps de l'histoire (…). Il serait paradoxal que la France choisisse précisément le moment où la politique des blocs touche à sa fin (…) pour rejoindre une organisation militaire intégrée qu'elle a quittée afin d'échapper aux contraintes d'un protectorat abusif."
Voilà ce qui s'appelle changer d'avis !
24 commentaires
cela date d'il y a 19 ans !! dans un contexte international foncierement différent. Etes vous certain de ne pas avoir trouvé plus ancien encore ?
Vos textes font de plus en plus preuve de mauvaise foi et relevent de l'opposition systématique. Vous lire perd de son interet. Dommage....
Bonjour flo,
Je m'attendais à une telle remarque ! Qu'une famille politique change d'avis entre 1966 et 2009 peut en effet s'expliquer par un contexte international foncièrement différent entre ces deux dates : la guerre froide/l'après guerre froide.
Mais la citation de François Fillon s'inscrit précisément dans le même contexte international qu'aujourd'hui : le monde multipolaire de l'après-guerre froide. Il s'agit donc bien, à contexte international constant, d'un changement de position de François Fillon...
Cordialement.
P.S.: par ailleurs, autant je n'ai pas de prise de position partisane, autant je ne me prive en effet pas de défendre ce qui me semble essentiel et appartenir au consensus national (valeurs républicaines, Otan, etc.), quelle que soit la majorité au pouvoir.
C´est vrai que depuis 19 ans, le monde a changé. Mais que dire des chargements intervenus depuis la création de l´OTAN, il y a 60 ans, alors ? À commencer par la disparition de la menace soviétique, raison d´être de l´alliance.
La réalité c´est que les arguments actuels du gouvernement sont si peu convaincants qu´il est obligé d´engager sa responsabilité devant l´assemblée pour mettre au pas les députés de la majorité pas convaincus du tout.
Certes, mais je ne vois pas non plus en quoi le monde a changé depuis 19 ans par rapport aux arguments avancés en 1990 par François Fillon (à savoir : contresens historique de rejoindre le commandement militaire intégré de l'Otan puisque la guerre froide est finie).
En 1990 la guerre froide venait de se terminer mais les menaces actuelles étaient loin d'etre aussi précises hier.
Nous avions bien subi des attaques terroristes mais rien de l'ampleur du 11.09, de Madrid, de Londres....
En 1990, alors que les troupes plus tout à fait soviètiques mais pas encore russes sont encore en afghanistan pour 2 ans, qui aurait imaginé un jour une intervention de l'OTAN là bas ?
En 1990, la yougoslavie a encore 2 ans devant elle et les premiers mouvemets nationalistes n'interviennent qu'à la fin de l'année. Bien malin qui aurait pu prédire une intervention de l'OTAN au delà de l'ex rideau de fer quelques années plus tard.
En 1990, Fillon voyait juste sur le moment mais manquait de clairvoyance sur l'avenir. Au pire, on peut dire qu'il s'est trompé à l'époque mais pas qu'il se contredit aujourd'hui car le monde a de toute évidence changé, guerre froide ou pas guerre froide.
Je ne comprend meme pas comment vous pouvez soutenir une seconde que parce qu'il n'y toujours plus de guerre froide, la situation est la meme qu'en 1990.
Je maintiens : le contexte géopolitique global est le même aujourd'hui qu'en 1990 (les évolutions que vous mentionnez ne justifient pas de parler de contexte international fonciérement différent).
Bonjour,
je vous recommande la lecture de cet excellent papier de mon Confrère, Olivier Bonnet : « Otan et indépendance nationale : Sarkozy se moque du monde », paru le 11 mars 2009 sur le journal en ligne come4news [ http://www.come4news.com ]. Vous pourrez prendre connaissance de cet article, ainsi que des commentaires sur ce lien
http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=25397
Je vous en souhaite bonne lecture.
Cordialement,
Dominique Dutilloy,
Journaliste
Bof !! votre confrère Olivier Bonnet exprime une opinion qu'il n'étaye en rien si ce n'est par une bordée d'insultes: strictement aucun interet.
Je prefère de loin l'analyse de Hubert Vedrine, d'un tout autre niveau.
Une décision fondée sur des considérations occidentalistes ?
Et bien pourquoi pas ? La France devrait jouer avec ses amis, au niveau qui est le sien et cesser de croire à sa fameuse "politique arabe" qui ne nous a jamais rapporté que des ennuis sans parler de ce quelle coute aux contribuables.
Quand la forme dessert le fond...
Flo,
bonjour...
Je reconnais que mon Confrère Olivier Bonnet n'y va pas par quatre chemin pour exprimer son désaccord profond face au retour de la France dans le Commandement Intégré de l'OTAN...
Je peux, tout comme vous, lui reprocher sa bordée d'insultes : en effet, lorsque je ne suis pas d'accord avec une réforme politique ou bien un accord international, point n'est besoin, pour moi, d'insulter, puisque je présente tout simplement des arguments contraires en faisant d'autres propositions !
Pour en revenir au retour de la France dans le Commandement Intégré de l'OTAN, il faut savoir que la FRANCE n'a jamais quitté cette organisation... Par ailleurs, il faut savoir que, le Communisme étant tombé en Europe, que l'OTAN, qui avait sa raison d'être de "dissuasion nucléaire" pendant la Guerre Froide, doit s'interroger sur son devenir, sur son avenir.
En effet, les données n'étant pas les mêmes, il y a d'autres luttes à mener, notamment celles liées au combat contre le terrorisme (islamiste ou intégriste ou autre...) !
Partant de ce constat, je pense que nous sommes en pleine IIIème Guerre Mondiale : cependant, celle-ci, qui revêt une forme nouvelle, oblige nos militaires et les militaires des pays alliés au nôtre (en uniforme, donc clairement reconnaissables) à lutter contre des ennemis "invisibles", qui, ressemblant à "Monsieur tout le monde" ou à "Madame tout le monde", peuvent frapper n'importe où, n'importe quand, massacrant au passage des milliers de civils innocents (hommes, femmes, enfants, vieillards)...
Donc, une alliance s'avère nécessaire : il convient que la France revienne dans le Commandement Intégré de l'OTAN...
Certes, le Président Nicolas Sarkozy est le Chef Suprême des Armées... Cependant, n'aurait-il pas dû organiser un référendum pour demander au peuple français s'il était d'accord avec cette option militaire qui engage notre Pays ?
Par ailleurs, que répondrez-vous aux adversaires déclarés du retour de la France dans le Commandement Intégré de l'OTAN ?
Cordialement,
Dominique Dutilloy
Justement, Laurent de Boissieu, comme je viens de l'écrire à Flo, j'estime qu'il est inutile d'user d'insultes ou autre... pour faire valoir son opposition à une alliance militaire de la France ou bien à une réforme politique...
En ce qui me concerne, lorsque je ne suis pas d'accord, je l'écris en faisant d'autres propositions..., allant jusqu'à accepter le débat de fond
Cordialement,
Dominique Dutilloy
Un référendum ??? Mon dieu quelle horreur !!!
Si encore le peuple français avait l'habitude de répondre à la question posée......
Bien que je ne trouve pas le sujet d'une importance primordiale, faire un referendum sur la question de l'OTAN, dans la situation et le climat social actuel, serait le meilleur moyen de l'enterrer par un non massif.
A coup sur, les français profiteraient de la question pour protester contre la crise, la baisse du pouvoir d'achat, le prix de l'essence, l'élimination de l'OL en 8eme de la ligue des champions....bref, que des sujets en rapport avec la choucroute.
Flo,
je suis favorable aux référendums d'initiative populaires...
Mais, il ne faut pas rendre les Français responsables du genre de réponse qu'ils feront à cette question qui leur sera posée... En effet, ce sont les hommes et femmes politiques qui sont responsables de cette situation !
Je vous donne un exemple : lors du référendum du 29 mai 2005 relatif au Projet de Loi Constitutionnel portant Autorisation de Création d'une Constitution pour l'Europe, personne, au Gouvernement, personne parmi les élus, n'a parlé de l'Europe ! Seuls les souverainistes en ont parlé... Les autres n'ont fait que parler des problèmes franco-français. On voit ce qui s'est passé, puisque le "NON" l'a emporté face au "OUI" donné pourtant gagnant par les instituts de sondage !
C'est ce que j'explique dans mon ouvrage politique, « Divorce sans Consentement Mutuel », qui vient de paraitre aux publié Editions Veevre, et, disponible
- sur le lien "partenaires come4news" : http://www.vosromans.fr/partenaires/partC4N.html
- sur le lien des Éditions Veevre : http://www.vosromans.fr/romans/divorce.html
Alors, si effectivement un référendum était organisé pour l'éventuel retour de la France dans le Commandement Intégré de l'Otan, il faudrait que les politiques et celles et ceux qui nous gouvernent ne parle uniquement que de l'OTAN !
Cordialement,
Dominique Dutilloy
"Un référendum ??? Mon dieu quelle horreur !!!" cela revient pour moi à dire : "La démocratie ??? Mon dieu quelle horreur !!!
Monsieur Laurent de Boissieu, pourquoi n'êtes-vous pas favorable à un référendum ?
Je suis partisan de ce système... Encore faut-il que nos politiques, que nos gouvernants..., se persuadent qu'un référendum, cela se prépare,
- tant dans la rédaction de la question qui est posée au peuple français,
- que dans la qualité des débats qui doivent s'instaurer lors de cette campagne référendaire...
Cordialement,
Dominique Dutilloy
Je suis, au contraire, favorable à un référendum ! Je répondais simplement dans mon précédent commentaire à Flo, qui avait écrit "Un référendum ??? Mon dieu quelle horreur !!!".
Ce qui, selon moi, revient à dire "La démocratie ??? Mon dieu quelle horreur !!!".
Donc, et mille et une excuses, Monsieur Laurent de Boissieu, je vais adresser, à Flo, par le biais d'un autre commentaire, cette question, que je vous ai adressée par erreur !
Cordialement,
Dominique Dutilloy
Flo,
bonjour !
Pourquoi n'êtes-vous pas favorable à un référendum ?
Je suis partisan de ce système... Encore faut-il que nos politiques, que nos gouvernants..., se persuadent qu'un référendum, cela se prépare,
- tant dans la rédaction de la question qui est posée au peuple français,
- que dans la qualité des débats qui doivent s'instaurer lors de cette campagne référendaire...
Cordialement,
Dominique Dutilloy
@Laurent de Boissieu 4
Je ne disais pas autre chose ! Mais c´est bien plus clair expliqué par un journaliste.
Je ne suis pas partisan d’un referendum d’une part parce que je ne crois pas que l’OTAN soit une question cruciale propre à mobiliser le cirque républicain.
Et surtout pour 2 raisons essentielles:
1. Le peuple ne répond plus à la question posée mais y voit un moyen de sanctionner le gouvernement en place. C’est peut être l’expression la plus pure de la démocratie mais tout de même contraire au bon sens et à l’intérêt du pays donc si dans l’absolu je suis pour encore faut il avoir un nombre conséquent d’adultes disposant d’un cerveau pour voter, ce qui ne me semble être de moins en moins le cas.
2. Rapport au point n°1, tout peuple a les politiques qu’il mérite et il me semble que nous soyons tombés bien bas vu le manque cruel d’Hommes d’état en France, particulièrement dans l’opposition (bien que la majorité soit à peine mieux loti) Le referendum sur le traité de constitution européenne l’a bien montré. Contrairement à vous, j’ai entendu le camp du « oui » faire campagne, sur le terrain de la logique et de l’économie. J’ai entendu plusieurs fois mr Giscard D’estaing, (à l’esprit encore très agile) expliquer le pourquoi du comment et à moi cela m’a semblé très clair. Clair mais pas très malin car pendant ce temps l’opportunisme politique le plus vil (Fabius) et la démagogie populiste la plus basse (les souverainistes) ont occupé le terrain des sentiments et de la peur.
Quand on a une classe politique aussi peu concernée par les enjeux et une population aussi crédule (sans parler d’une ignorance crasse en matière d’économie) on évite de poser des questions. Je considère l’échec du referendum européen comme la plus grosse erreur des 12 années Chirac.
Flo,
je comprends parfaitement votre point-de-vue, qui est tout à fait valable, quant aux raisons que vous invoquez pour marquer votre opposition aux référendums...
Cependant, comme je vous l'ai expliqué plus haut, et je suis favorable à l'organisation d'un référendum, dès lors que cela s'avère nécessaire, il serait préférable
- que le Président de la République, qui, en vertu de l'Article 11 de la Constitution de la Vè République, explique clairement le pourquoi de ce référendum, les conséquences que le peuple français va en tirer en votant pour...,
- que les ministres, que les parlementaires de la Majorité..., se faisant le relais du Président de la République, fassent de même,
- que les problèmes franco/français n'apparaissent pas dans le débat,
- que la question, qui est posée au peuple français, soit suffisamment claire, et, compréhensible pour tous !
Maintenant, en ce qui concerne le retour de la France dans le Commandement Intégré de l'OTAN, j'estime qu'il fallait nécessairement un référendum : en effet, cette question regarde la Nation tout entière, donc le peuple français, puisqu'il y aura, qu'on le veuille ou non, un changement radical en ce qui concerne les actions de l'armée française dans d'éventuels conflits militaires...
Cordialement,
Dominique Dutilloy
@Flo :
- "je ne crois pas que l'OTAN soit une question cruciale" : je crois exactement le contraire.
- "le peuple ne répond plus à la question posée mais y voit un moyen de sanctionner le gouvernement en place" : il y a une part de vérité, mais 1) je pense que ce n'est pas ce qui fait le résultat global du référendum 2) la question posée ne fait-elle pas partie, aussi, de la politique du gouvernement en place ?
- "je suis pour encore faut il avoir un nombre conséquent d’adultes disposant d’un cerveau pour voter, ce qui ne me semble être de moins en moins le cas"; "quand on a une classe politique aussi peu concernée par les enjeux et une population aussi crédule (sans parler d’une ignorance crasse en matière d’économie) on évite de poser des questions" : décidément, vous semblez avoir un problème avec le suffrage universel...
- "je considère l’échec du referendum européen comme la plus grosse erreur des 12 années Chirac" : je ne vois pas en quoi questionner le peuple pourrait être une erreur ! En gros, vous dites que le peuple a eu tort. Mais, manque de chance pour vous, en démocratie c'est justement le peuple qui décide...
Je n'ai aucun problème avec le suffrage universel mais une allergie à la bêtise qui semble de plus en plus répandue parmi nos concitoyens.
Flo,
bonjour...
Vous vous plaignez de la bêtise qui semble de plus en plus répandue parmi nos concitoyens, au point d'en avoir une allergie...
Mais, ne vous êtes vous pas dit que la faute provient de nos gouvernants, de nos parlementaires... eux-mêmes ?
Comme je l'ai expliqué plus haut, il serait préférable
- que le Président de la République, qui, en vertu de l'Article 11 de la Constitution de la Vè République, explique clairement le pourquoi de ce référendum, les conséquences que le peuple français va en tirer en votant pour...,
- que les ministres, que les parlementaires de la Majorité..., se faisant le relais du Président de la République, fassent de même,
- que les problèmes franco/français n'apparaissent pas dans le débat,
- que la question, qui est posée au peuple français, soit suffisamment claire, et, compréhensible pour tous !
Or, lors du 29 mai 2005, tout ceci n'a pas été fait... On a envoyé, au peuple français, à leur domicile (et cela a coûté des milliards d'€), une Constitution européenne ! Or, beaucoup n'ont rien compris, car, tout était rédigé en langage politique, sans aucune explication : pour beaucoup de nos concitoyens, non spécialisés en droit constitutionnel et en droit constitutionnel européen, cette Constitution était "indigeste", "incompréhensible"... Je l'ai lue en entier, et j'ai compris... Mais, mon chirurgien, mon cardiologue, n'ont absolument rien compris : pourtant ce sont des scientifiques et des médecins de haut niveau !
Pendant ce temps, au lieu de parler des avantage à voter "OUI", nos têtes pensantes politiques et nos Gouvernants se sont mis à parler des problèmes "franco-français"... avec les "Nonistes", qui auraient voulu parler de l'Europe et du Projet de Loi Constitutionnel référendaire portant Autorisation de création d'une Constitution pour l'Europe !
Alors, il faut savoir communiquer, il faut savoir se mettre à la portée des gens, il faut savoir faire preuve de pédagogie : c'est ce que nos Gouvernants et nos Politiques ne savent pas faire...
Et, j'explique tout ceci dans mon ouvrage politique, « Divorce sans Consentement Mutuel », qui vient de paraitre aux Editions Veevre, et, qui est disponible
- sur le lien "partenaires come4news" : http://www.vosromans.fr/partenaires/partC4N.html
- sur le lien des Éditions Veevre : http://www.vosromans.fr/romans/divorce.html
Je vous recommande d'acheter mon ouvrage et de le lire : vous constaterez que le peuple français n'est pas le seul responsable de cette bêtise que vous dénoncez...
Cordialement,
Dominique Dutilloy
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