Discrimination positive : le vrai recul de Nicolas Sarkozy
16 décembre 2008
On entend partout parler de "premier recul" de Nicolas Sarkozy au sujet de la réforme du lycée (reportée d'un an). Peut-être. Mais il ne s'agit pas d'une réforme participant de la "rupture" avec le "modèle français" promise par Nicolas Sarkozy pendant sa campagne présidentielle.
Autrement plus révélateur est en revanche son recul sur la libéralisation du travail le dimanche et, surtout, car touchant au fondement même de la République, son recul attendu demain sur la discrimination positive.
Durant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait dans un premier temps adhéré à l'idée de discrimination positive et de quotas raciaux : "Les administrations sont obligées par la loi d'avoir 6% de leurs collaborateurs avec un handicap. Qu'est-ce que c'est, sinon un quota ? J'aimerais qu'on me dise pourquoi il serait normal de faire de la discrimination positive pour les femmes ou les handicapés, et pourquoi ce serait anormal pour les compatriotes de couleur" (Le Parisien, 20 octobre 2006).
Dans un second temps, le candidat avait heureusement fait machine arrière, abandonnant provisoirement toute idée de racialisation de la vie publique.
Le nouveau président de la République a ensuite ressorti cette idée en confiant à Simone Veil, en janvier dernier, la présidence d'une commission chargée de rédiger un projet de texte complétant le préambule de la Constitution notamment "pour assurer le respect de la diversité" et "pour rendre possible de véritables politiques d'intégration". Bref, il envisageait à nouveau implicitement de mettre en place des mesures de discrimination positive visant à promouvoir la diversité raciale.
Patatra ! Ladite commission devrait, demain, en remettant son rapport, proposer de ne pas remettre en cause l'universalime républicain. Bref, de ne pas modifier le Préambule de la Constitution. Et Nicolas Sarkozy, dans son discours, devrait du coup officiellement renoncer à la discrimination positive. Même si, pour faire bonne figure, le président de la République pourrait conserver le mot pour qualifier des mesures d'égalité sociale et territoriale, tel un pompier-pyromane qui parle d'égalité des chances après avoir supprimé la carte scolaire !
Mais, sauf à parler pour ne rien dire, il ne devrait donc plus être question de mesures racialistes au sein des partis politiques (en modifiant la loi sur le financement de la vie politique) ou à la télévision, ce qui n'aurait concrètement pu passer que par une révision constitutionnelle.
Un recul pour Nicolas Sarkozy. Une avancée pour la République.
4 commentaires
Je vous invite à la visite de mon blog, merci, Pascal.
DÉBUT DE RÉPONSE:
Plus de 80 % des personnes interrogées se prononcent en faveur de la constitution d'un CODE d'ÉTHIQUE POLITIQUE (ou d'analogue appellation), en France...
Bertrand
http://www.la-convergence-ethique.o...
Discrimination "positive"
Quelque soit le qualificatif, une discrimination reste une discrimination.positive pour l'un négative pour l'autre.
Quand j'entends un "journaliste" dire d'un footballeur où d'un tennisman : le noir, d'origine xxx a perdu; et la semaine suivante : le français a gagné ; s'agissant de la même personne; je suis révolté.
De même on entend souvent : " le français d'origine xxx; mais jamais le français d'origine juive. Pourqoi dit-il "le juif" ? Cela est déjà dicriminatoire et m'insuporte.
je ne suis pas de confession israélite, bien qu'ayant été élevé sous trois religions. Un grand père "d'origine" (comme le vin, AOC ?) marocaine qui a élevé les 3 premieres filles de ma grand mére ( 1 juive, zerbib; 2 catholiques) plus les 2 qu'ils ont eues ensemble, religion choisie étant grandes), en précurseur de la tolérance. Il était juge (khadi) pourtant; et il m'a enseigné le cathéchisme, et les trois religions. Il disait : "mon fils, les religions sont toutes au pied d'une même colline, et elles vont toutes vers le même sommet. Toutes ces filles ont fait des études plus que d'autre enfants de l'époque et je n'ai jamais vu ma grand mère et mon grand père se reposer. Elle faisait des lessives et des ménages. lui allait au jardin après le travail. il a construit de ses mains, le week-end, une grande maison, pour accueillir tout le monde. Nous n'avons jamais manqué de rien, surtout pas d'amour et d'affection. Quand je vois tous ceux qui se plaigent en reportant la faute sur les absents... Ne rien faire, c'est déjà de la discrimination... sans qualificatif, ou alors : "inqualifiable". Quitte à se tromper, il vaut mieux agir que de ne rien faire.
Merci de votre attention. Cordialement, Claude
Pour moi il est tres diffucile de parler de la discrimination, parce que je n'ai jamais eu des problemes avec ca, mais j'ai beaucoup d'amis qui s'interessent vraiment a ce sujet et ils suivent toujours tout ce que le President parle de ca.
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