Versac vs Aphatie
09 juillet 2008
La guéguerre entre Versac et Jean-Michel Apathie se solde par la capitulation de Versac, qui baisse le rideau.
J'espère simplement que cet épisode ne sera pas interprété comme une nième bataille de la soit-disante guerre entre blogeurs et journalistes. Étant à la fois blogueur et détenteur d'une carte de presse, je ne vois pas concurrence mais au mieux complémentarité ou au pire indifférence entre les deux. À condition que le journaliste accomplisse le travail de base du journaliste (recherche, vérification, hiérarchisation, mise en perspective et analyse de l'information).
Plus généralement, qu'est-ce qu'Internet a changé pour le journalisme ?
- démocratisation de l'accès à l'information brute, ce qui ne retire rien au travail propre du journaliste, que je conçois avant tout comme un analyste/pédagogue (d'où, ce qui m'oppose il est vrai à une partie de mes confrères, ma conception d'un journalisme forcément spécialisé et pas multirubrique). Or rares sont à ma connaissance les blogeurs qui s'aventurent au-delà du simple commentaire personnel de l'information brute (à l'exception notable des blogs de juristes comme Le Blog Droit Administratif ou le Journal d'un Avocat de maître Eolas).
- démocratisation de la fonction d'éditorialiste (qui possède une place à part dans le journalisme), c'est-à-dire de commentateur public de l'actualité. Car, en effet, qu'est-ce qu'un blogueur si ce n'est un éditorialiste sans (forcément) carte de presse ? Or sur Internet un Jean-Michel Apathie ou un Guy Birenbaum se trouvent en concurrence (presque) au même niveau qu'un (ex-)anonyme comme Versac (Nicolas Vanbremeersch), devenu un blogueur influent (c'est-à-dire un blogueur ayant atteint une certaine notoriété - recherchée ou non et que cela lui plaise ou non : Versac refuse le qualificatif, mais à partir du moment où des personnalités médiatiques comme Jean-Michel Apathie ou Jean-Marc Morandini lui consacrent un billet, le doute n'est plus permis !).
(Bon, Nicolas, tu ne lis certainement plus mon blog, mais comment fait-on pour apparaitre dans "l'annuaire des blogueurs politiques" de MSN, maqué avec ta République des Blogs ? Il n'y a aucun formulaire de demande. C'est réservé aux "Blogueurs Zinfluents" ?)
5 commentaires
Mon arrêt n'est pas lié à cette guéguerre un peu pathétique. C'est une décision longuement mûrie.
"Blogueur suivi par les media et les journalistes", je veux bien. C'est justement ce qui pose problème. quand, sur 2000 personnes qui vous lisent chaque jour, une bonne partie guette le truc à reprendre en pensant que c'est une chose majeure, c'est juste impossible à tenir. Soit on entre dans ce jeu à fond, soit on brise, et on voit ce que ça donne.
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Pour l'annuaire msn, il suffit de venir à la République des blogs, et en l'occurrence, à celle d'il y a un an. L'annuaire n'a pas évolué depuis.
Bonjour Nicolas,
Je comprends mieux ta décision (ou, plutôt, celle de Versac !). Le problème vient donc du statut que le public donne/donnaient à tes billets... Ce qui nous fait retomber dans le grand débat sur la statut de l'information sur Internet (perso, je pense que c'est aux internautes d'avoir un minimum de jugeotte et que chacun doit vivre sa vie, se faire plaisir sur Internet, et vogue la galère !)
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Merci pour ta réponse à propos de MSN et de la République des Blogs. Je comptais justement m'y rendre, pour la première fois, le 25 juin, mais j'ai - encore - été retenu à la dernière minute...
"perso, je pense que c'est aux internautes d'avoir un minimum de jugeotte et que chacun doit vivre sa vie, se faire plaisir sur Internet, et vogue la galère"
> et les journalistes, ils ont le droit d'en avoir, aussi ? ;)
-> un journaliste est - aussi - un internaute comme un autre ;)
Ce qui est fou, c'est qu'Apathie ait ressenti le besoin irrépressible de te répondre sur son blog. Je me contenterai juste de te conseiller de lire ce qu'a écrit Philippe Cohen sur lui dans Marianne du 28 juin-4 juillet page 67 (dossier Les Narcisse...) - je te le scanne si tu ne l'as pas !
Je suis souvent bluffé par le manque de préparation de certaines émissions télévisées et les lacunes techniques des journalistes, d'une façon générale.
Or, la bulle du net, à condition de s'en servir, est une mine inépuisable d'informations.
Ce que font presque tous les journalistes, c'est reprendre des informations pré digérées (déjà commentées).
J'ai commenté sur mon blog une émission de Yves Calvi consacrée aux sectes et aux scientologues en particulier. C'était une catastrophe !
Pourtant, j'aime bien Y.C. qui a le don de mettre les pieds dans le plat ... mais son manque d'investigation le fait passer à côté de l'info la plus importante, comme ce questionnaire qui a été censuré sur le site en Français et que j'ai pu récupérer d'un site Américain.
Si moi, simple arpète du net suis capable d'apporter cette info, pourquoi pas Calvi ?
Bon ! idem pour tout ce qui concerne la culture et les arts.
Il semble que ces sujets n'intéressent personne et que ceux qui s'y collent le font à reculons.
Je les comprends, si on n'est pas un peu artiste soi-même, il est difficile de se sentir concerné.
Mais ça laisse la porte ouverte à toutes sortes d'abus que le pouvoir ne se gêne pas pour en tirer son plus grand profit. (ça me semble Français comme phrase, même si c’est un peu tarabiscoté !)
J'ai donc repris point par point les communications entre le ministère de la culture et la mission chargée de faire des propositions de relance du marché de l'art Français .... et vlan, ce qui saute aux yeux si on veux bien faire un tout petit effort, celui de lire les dites communication et ne pas se contenter des commentaires des intéressés, c'est cette mystification qui mène à un rapport bidon puisque écrit dès avant l'enquête commandée auprès de la mission.
Comment une telle mystification peut-elle bien ne pas intéresser les journalistes ?????
Ca, j'aimerais bien qu'on me l'explique car c'est vraiment un pavé dans la mare alors que madame Albanel roucoule à qui mieux mieux sans se soucier des grèves et encore moins des journaleux !
Voilà !
C'est un peu décousu, mais c'est à l'image d'un faux journaliste qui s'intéresse de près aux faits de société et constate que les journalistes sont plus intéressés d'eux mêmes et de leurs miroirs que des lecteurs.
http://yfigexnihilo.hautetfort.com/
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