Les Sarkozy en monarchie
24 août 2007
La commission d'enquête parlementaire sur les conditions de la libération des infirmières bulgares et du médecin bulgaro-palestinien emprisonnés en Libye devrait demander à entendre Cécilia Sarkozy, qui a participé à la phase finale des négociations. Au nom du principe de la séparation des pouvoirs, Nicolas Sarkozy, président de la République, ne peut constitutionnellement pas répondre à une commission parlementaire. Or, jeudi, le porte-parole de l'Élysée, David Martinon, a expliqué que Cécilia Sarkozy ne se rendra pas non plus devant cette commission car, selon l'exécutif, "par extension, Mme Sarkozy, puisqu'elle était son envoyée personnelle, tombe sous la même règle".
Étrange argumentation en République. L'épouse du président de la République n'est en effet pas une "extension" de celui-ci. C'est une citoyenne comme une autre.
De deux choses l'une. Soit l'Élysée considère qu'une personne missionnée par le chef de l'État ne doit pas pouvoir rendre compte devant une commission d'enquête parlementaire. Dans ce cas cela vaut aussi bien pour Cécilia Sarkozy que pour Claude Guéant, secrétaire général de la présidence de la République, qui, lui, devrait pourtant se rendre devant les députés. Soit l'Élysée considère qu'une personne missionnée par le chef de l'État doit pouvoir rendre compte devant une commission d'enquête parlementaire. Dans ce cas la citoyenne Cécilia Sarkozy n'a pas à se soustraire - pour convenance personnelle - à cette obligation.
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