Morne campagne
15 avril 2007
Quel paradoxe !
Records d'audiences des émissions et des livres politiques, affluence dans les réunions publiques : les Français, comme l'avait déjà montré le débat référendaire sur la Constitution européenne, forment un peuple politique et s'intéressent profondément à cette élection.
Mais pourtant, qu'elle est morne cette campagne !
Avec les deux favoris des sondages - Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal - qui n'ont pas cessé de changer de position à tel point que, finalement, on ne sait plus très bien ce qu'ils pensent sur des points fondamentaux (comme la fiscalité ou l'Europe).
Avec une absence de débat entre les candidats, non compensée par les réactions - la plupart du temps marquées par la mauvaise foi - aux propos des autres; bref, nous avons eu droit jusque-là à une succession de monologues.
Avec la démission de - pourtant talentueux - confrères de la presse audiovisuelle, qui ont laissé les candidats invités sur leurs plateaux dire des énormités sans réagir, et donc sans remplir leur rôle de journalistes.
Ceci explique peut-être cela : les Français s'intéressent, se passionnent, aussi parce que rien n'est fait pour éclairer leur choix. Alors ils se renseignent, s'interrogent, changent d'avis parfois.
Ce qui ne fait que renforcer le caractère ouvert du premier tour de cette présidentielle...
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