Primaires parisiennes de l'UMP
24 février 2006
Quittons un instant la préparation de l'élection présidentielle de 2007 pour nous intéresser aux primaires parisiennes de l'UMP (non, ce n'est pas du parisianisme : j'habite moi-même en banlieue !).
Thème par thème, que proposent les quatre candidats (Claude Goasguen, Pierre Lellouche, Françoise de Panafieu, Jean Tiberi) ?
Maire de Paris
- Pierre Lellouche : "un vrai gouvernement municipal démocratiquement responsable de la sécurité, de la santé, du logement, de l’éducation des Parisiens"; "un maire à 100%, sans aucun autre mandat"; entourer le maire de Paris d'un "conseil scientifique" et d’un "conseil des entrepreneurs" composé "des présidents des plus grandes sociétés mondiales, afin d’aider la ville à sélectionner ses objectifs stratégiques pour l’avenir"
- Françoise de Panafieu : "déléguer des pouvoirs élargis aux maires d’arrondissement (urbanisme, logement, propreté, subventions aux associations locales)"
- Claude Goasguen : pour un maire "manager" : "Paris, à l’instar de Londres ou d’autres grandes métropoles mondiales, a désormais besoin d’un maire qui ira chercher les investisseurs, les créateurs d’emplois, les forces vives qui redonneront à Paris son statut de ville-monde"
Paris-banlieue
- Pierre Lellouche : contre "la tranchée infranchissable du périphérique" : "bâtir un grand Paris, agrégeant l’espace de l’ancien département de la Seine, donnant à la ville l’espace de respiration, mais aussi la cohérence de sa politique en matière de circulation, de logement, d’emploi"
- Françoise de Panafieu : dépôt à l'Assemblée nationale d'un projet de loi permettant "un partenariat entre Paris et sa couronne" (Paris est à la fois ville et département, or la loi sur l'intercommunalité ne prévoit des coopérations entre communes qu'au sein d'un même département) et créant de "nouveaux syndicats intercommunaux" dont les domaines d'intervention seront étendus "au logement, à l'urbanisme, aux transports, etc."
- Claude Goasguen : "création d’une grande agglomération parisienne associant Paris et les communes voisines pour une gestion rationnelle des politiques de déplacement, de logement et environnementales"; "désenclaver Paris par une politique d’inter-communalité avec les communes de l’agglomération"
- Jean Tiberi : création d'une "structure légère de concertation, d’information, de réflexion" entre Paris et les communes périphériques, "qui se réunirait périodiquement pour traiter notamment des questions de circulation, de transports, d'urbanisme et de logement"
Sécurité
- Pierre Lellouche : pouvoirs de police municipale confiés aux maire de Paris (et non plus au préfet de police)
- Françoise de Panafieu : "création d’une force urbaine de protection de 3 000 agents" afin de permettre à la police nationale "de se recentrer sur ses missions initiales" (idée déjà défendue en 2001 par Philippe Séguin)
Transports
- Françoise de Panafieu : "poursuivre la couverture du périphérique"; soutien au "projet du métro en petite couronne (dit «Orbital»)"
- Claude Goasguen : "recouvrir le périphérique et les emprises ferroviaires pour libérer un nouvel espace urbain"; "création de bus internes aux arrondissements"; "création d’une aide à l’achat d’un véhicule familial non polluant pour les familles nombreuses"; "création de lignes de bus internes aux arrondissements"; "reconquête des berges de la Seine en aménageant des promenades paysagées"
- Jean Tiberi : "prolonger la ligne 10 de la gare d'Austerlitz à la gare de Lyon", "créer une interconnexion RER avec la gare Montparnasse"; "permettre l’utilisation du même ticket sur plusieurs bus en correspondance"; "créer une subvention municipale complémentaire aux utilisateurs de véhicules non polluants"
- Pierre Lellouche : utilisation de "petits bus électriques"; "création de 5 000 taxis supplémentaires"
Logement
- Pierre Lellouche : "ce n’est pas 4 000 logements par an qu’il faut construire, comme le disent aussi bien Delanoë que mes concurrents, mais bien plus !" : "véritable plan Marshall pour le logement" passant par la "reconquête de 300 000 mètres carrés d’emprise étatique sur Paris", l'"augmentation du coefficient d’occupation des sols (COS) actuel", la "construction accélérée de logements, dont les deux tiers seront réservés en priorité aux classes moyennes" et la "mise en place, enfin, de prêts à taux zéro significatifs, autour de 150 000 euros, au lieu du dispositif à 36 000 euros"
- Claude Goasguen : "construction annuelle de 4 000 logements en mettant en oeuvre la politique «des trois tiers» : un tiers de logements sociaux, un tiers de logements intermédiaires, un tiers de logements étudiants"; "création d’une aide au logement pour les foyers parisiens en attente d’un logement social"
- Françoise de Panafieu : "4 000 logements neufs par an, pour toutes les catégories de Parisiens"; urbanisation des 200 hectares des terrains des Batignolles et de la Porte de la Chapelle
Emploi
- Claude Goasguen : "exonérer d’impôts locaux les entreprises qui se créent ou se développent dans Paris"; "développer l’économie de l’intelligence en associant les universités, les laboratoires de recherche et les PME innovantes au sein de pôles de recherche"
- Françoise de Panafieu : "création de pôles de compétitivité dans les domaines des biotechnologies et de la santé"; "mise en place dans chaque arrondissement d’une maison de l’emploi"
- Pierre Lellouche : récupération des "terrains de la Porte de Versailles pour y créer un grand pôle de haute technologie et de recherche"
Social
- Claude Goasguen : "octroi systématique de la carte Paris Famille dès le troisième enfant"; mise en place des "médiateurs de la solidarité parisienne" : "ces bénévoles, en lien direct avec les centres communaux d’action sociale, assisteront trois personnes âgées, fragilisées, souffrant d’isolement, et partageront avec elles des moments de vie"
- Jean Tiberi : "rétablir l’accès de la carte Paris Famille aux classes moyennes"
Culture
- Jean Tiberi : création d’un "grand festival des arts de la rue à Paris au mois de juillet" et pour les cirques, "cantonnés à la périphérie de Paris", d’une "grand parade annuelle, qui traverserait Paris"; lancement d'un "mois de la bande dessinée"; création d’un "centre des cultures contemporaines, dévolu aux cultures étrangères vivantes"; construction d’une "grande salle de concert symphonique» et d’une "grande médiathèque centrale pour les Parisiens"
- Claude Goasguen : création de la Fête du théâtre sur le modèle des fêtes de la musique et du cinéma
- Françoise de Panafieu : "réalisation d’un grand auditorium digne du rang culturel de Paris"
- Pierre Lellouche : doter Paris "d’un vrai centre d’exposition à Villepinte"
Les atouts
- Jean Tiberi : défense de son bilan et des projets qui ont été "conçus et financés" lorsqu'il était maire de Paris (1995-2001) : "ce que les socialistes se vantent d’avoir aujourd’hui accompli de positif à Paris doit tout à l’action que Jacques Chirac puis moi-même avons menée à la tête de Paris", "notre gestion financière de la collectivité parisienne a été reconnue, de l’aveu même de l’audit commandité par les socialistes, comme exemplaire", "nous avons su gérer Paris. Reprenons ensemble ce parcours"
- Claude Goasguen : "proche de Nicolas Sarkozy", "l’élection présidentielle de 2007, derrière Nicolas Sarkozy, sera pour nous un tremplin"; "recours au référendum et aux audits assurant la transparence des décisions municipales" : "la droite parisienne a beaucoup à se faire pardonner des électeurs", "les Parisiens ont besoin de se reconcilier avec un droite touchée par l’image des affaires d'avant 2001"
- Pierre Lellouche : il ne s’agit "pas de désigner le «super maire» des huit arrondissements de droite, que nous détenons déjà", "l’Est qu’il faut gagner, et bien, je le connais : j’en viens !"; organisation, "dans le premier trimestre 2007", d'un "référendum interne" des adhérents de l'UMP sur "l’idée d’un Grand Paris et d’un Maire à part entière, et non d'un maire partiel"; proposer "une vraie alternance", "une rupture", "et non une simple restauration"; "ne pas céder à l’«effet Ségolène» ambiant"
- Françoise de Panafieu : en tête à droite dans les sondages; la majorité des électeurs parisiens sont des femmes
sources : entretiens avec les candidats, publications des candidats, Le Magazine de L'Union suppléments parisiens aux numéros 23 (10 novembre 2005), 24 (2 janvier 2006) et 25 (10 février 2006)
3 commentaires
Tout cela est intéressant, bien que très partiel.
Dire que l'atout de Françoise de Panafieu est que la majorité des électeurs sont des femmes est bien réducteur, on ne vote pas Panafieu parce que l'on est une femme ou parce qu'elle est une femme.
Elle a tout d'abord une excellente notoritété et la plus forte popularité. Elle a su démontrer ses talents pour la gestion municipale en ayant été adjoint de Jacques Chirac et Jean Tibéri. Elle est une véritable femme de terrain, visite chaque quartier, parle avec tout le monde, elle a la détermination et l'humilité nécessaires pour mener une bonne campagne.
Pour finir, je fais court, je dirais aussi qu'elle représente par sa personne ce qu'est Paris: déterminée, sensible à l'art, dynamique, et tellement humaine...
BILAN DU CNE
une étude des premiers chiffres communiqués par le ministère de l’emploi donnent des résultats encourageants mais aussi contrastés et peut être inquiétants.
D’une part les chiffres montrent un nombre de contrats réellement en augmentation en ce qui concerne les CNE
Septembre 2005 + 73 400
Octobre 2005 +65 000
Novembre 2005 +56 400
Soit sur trois mois une création nette de 220 000 nouveaux emplois de ce type.
D’autre part le volume global des emplois marchands du pays fait état d’une évolution beaucoup plus limitée, en effet en reprenant les chiffres communiqués par le ministère nous constatons :
4° Trimestre 2004 15 410 200 emplois
1° Trimestre 2005 15 422 300 emplois +12 100
2° Trimestre 2005 15 443 300 emplois +11 000
3° trimestre 2005 15 458 800 emplois +15 500
4° trimestre 2005 15 475 000 emplois +16 200
Ce ne sont donc seulement 31 700 nouveaux emplois en résultante qui ont été créés en plus au cours du second semestre de 2005.
A la lecture de ce premier constat, nous sommes naturellement amenés à nous poser au moins deux questions.
1/ Ces nouveaux contrats CNE ont-ils été créés en remplacement des contrats précédents ? CDD, CDI ou INTERIM ?
2/ Les résultats encourageants ne masquent ils pas en fait une dégradation de l’emploi au sein des entreprises non concernées c'est-à-dire celles dont l’effectif est supérieur à 20 salariés ?
A ce stade de l’analyse nous pouvons interpréter les chiffres
-Soit comme une évolution dont la pente irait dans le bon sens,
-Soit être critiques et condamner irrémédiablement ce dispositif.
La ou les réponses sont beaucoup plus nuancées En effet les chiffres du ministère montrent également une augmentation de plus de 11% des recrutements au sein des petites entreprises qui n’auraient pas eu lieu sans la mise en place de ce nouveau dispositif La fiche qui précède en explique les raisons que chacun peur comprendre.
En revanche le résultat global de l’évolution des postes réellement disponibles montre à l’évidence une dégradation de l’emploi dans les entreprises dont les effectifs sont plus importants.
Ceci s’explique par les différents critères pris en compte, fermeture de sociétés, faillites, restructurations et licenciements, délocalisations, créations nouvelles etc.…
Il semblerait donc que sans ce nouveau dispositif qui permet aux plus petites structures de prendre le risque d’embaucher (elles ont pu le faire), aurait en fait stabilisé le nombre de nos emplois marchands au cours des 6 derniers mois.
C’est donc un demi succès, qu’il faut prendre à sa mesure et l’instauration du CPE pour nos plus jeunes permettra sans doute aux petites entreprises de moins de 50 à 100 personnes de prendre le même type de risque au cours des prochains mois.
Il n’en demeure pas moins vrai que seule la croissance permettra se donner des perspectives réelles au PAYS.
Le nombre des chômeurs va entamer une décrue inéluctable due au départ en retraite massif des personnes nées en 1946 et 1947. Soit approximativement 950 000 personnes par an. Ces classes d’âge seront remplacées par des classes moins nombreuses de l’ordre de 750 000 seulement.
Le seul critère déterminant dans la lutte pour l’emploi restera le volume réel de postes offerts, qui dépendent surtout de l’augmentation de notre activité et qui passera inévitablement par la conquête de nouveaux marchés à l’export. Les CNE et CPE seront utiles provisoirement ceci est aussi incontestable mais devront très vite céder la place à des CDI comme tous le souhaitent dans le cadre d’une justice sociale incontournable.
L’union de toutes les forces du pays est indispensable pour parvenir au redressement car nous disposons de potentiels énormes face à l’avenir.
Il n’existe pas d’économie de gauche ou de droite, seulement de mauvaise ou de bonne, c'est-à-dire celle qui est capable de créer des richesses en volume suffisant.
Il existe en revanche des politiques économiques sociales de droite ou de gauche, une fois les richesses créées, dès qu’il s’agit de la redistribution des bénéfices réalisés par le travail de tous.
Ce n’est qu’à partir de ce moment et seulement une fois que les richesses ont été créées que les points de vue et les divisions peuvent surgir.
La première phase doit être commune à toutes nos formations politiques et l’état doit mettre tous les moyens en œuvre pour atteindre les objectifs de cette première étape qui conditionne la suite.
félicitation pour ce billet clair et précis présentant les idées et les propositions de chaque candidat!
Je pense que maintenant que Panaf' est désigné, un programme commun va être mis en place reprenant la majeure partie des idées de Panaf' et en ajoutant quelques autres propositions des 3 candidats associés.
Invitation sur notre blog: http://jeunespopulaires14.blogmilitant.com/
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